« méprise », définition dans le dictionnaire Littré

méprise

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

méprise

(mé-pri-z') s. f.
  • Faute de celui qui se méprend. L'essence de la méprise consiste à ne la pas connaître, Pascal, Entretien avec Saci. Que les vastes connaissances et l'élévation du génie sont de fausses lueurs qui n'ont rien de plus réel que la méprise qui les admire, Massillon, Conti. C'est moi qui, pour la mienne, ayant pris sa valise, Ai su me prévaloir d'une heureuse méprise, Regnard, Ménechmes, V, 6. On n'a pas encore pu faire des observations assez sûres pour savoir de quel côté est l'erreur [touchant le jour de la planète Vénus] ; mais cette erreur ne peut être qu'une méprise des yeux, une erreur d'observation, et non de raisonnement, Voltaire, Phil. Newt. III, 8. Si le jésuite Daniel a pris un abbé guerrier, martialem abbatem, pour l'abbé Martial, cent historiens sont tombés dans de plus grandes méprises, Voltaire, Dict. phil. Abus des mots. Je crois que les méprises où je fais voir que vous êtes tombé me dispensent d'entrer dans de plus grands détails, Condillac, Lett. à l'aut. des lett. à un Améric. Il dit en même temps que ce taïbi est le même animal que le tlaquatzin de Hernandez ; c'est ajouter la méprise à l'erreur, Buffon, Quadrup. t. IV, p. 159.

SYNONYME

MÉPRISE, ERREUR. On commet une méprise quand on prend une chose, une personne pour une autre. On commet une erreur quand on se trompe. Dans un calcul on fait une erreur et non une méprise.

HISTORIQUE

XIIe s. Venger se vuet li rois de ceste grant mesprise, Sax. XXIII. Là fait li reis vers Deu e vers le liu mesprise, E as baruns cui pere [dont les pères] establirent l'eglise, Th. le mart. 61.

XVe s. [Le roi de France venait de faire brûler Haspre] …Combien qu'elle eust volontiers excusé de ceste mesprise son frere le roi de France, Froissart, I, I, 100.

ÉTYMOLOGIE

Méprendre, par son participe mépris. Dans l'ancienne langue, mesprise a le sens de faute, mauvaise action ; quand on voulait dire ce que nous nommons aujourd'hui méprise, on se servait de mesprison : Mesprison est faite de legier, savoir le moien qui est entre tost et tart, H. de Mondeville, f° 57, verso.