« madrigal », définition dans le dictionnaire Littré

madrigal

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madrigal

(ma-dri-gal) s. m.
  • 1Ancien terme de musique. Pièce composée pour les voix sans accompagnement, qui était fort en usage dès le commencement du XVIe siècle, et qui ne cessa d'être à la mode qu'après le triomphe de la musique dramatique. Les madrigaux étaient écrits pour 4, 5, 6 ou 7 voix dans un style rempli de combinaisons recherchées et d'imitations, Fétis, Diction. de musique. (voy. CHAMBRE, Musique de chambre).
  • 2 Par transformation du madrigal de la musique, pièce de poésie renfermant, en un petit nombre de vers, une pensée ingénieuse et galante. À la Saint-Jean, je promets madrigaux, Courts et troussés et de taille mignonne ; Longue lecture en été n'est pas bonne, La Fontaine, Poés. mêlées, IX. Je travaille à mettre en madrigaux toute l'histoire romaine, Molière, Préc. 10. Je suis un peu fâchée que vous n'aimiez pas les madrigaux ; ne sont-ils pas les maris des épigrammes ? ce sont de si jolis ménages, quand ils sont bons, Sévigné, 18 août 1680. Le madrigal, plus simple et plus noble en son tour, Respire la douceur, la tendresse et l'amour, Boileau, Art p. II. Orgon, poëte marital, à Vénus compare sa femme : C'est pour la belle un madrigal ; C'est pour Vénus une épigramme, Guichard. Tous les madrigaux disent un grand mot philosophique, en répétant que c'est pour je ne sais quoi qu'on aime ; car ce je ne sais quoi, c'est l'ensemble et l'harmonie que nous reconnaissons par l'amour, Staël, Allem. III, 2.
  • 3 Par extension, paroles de galanterie qu'on adresse aux femmes. Il va débitant des madrigaux à toutes les dames.

HISTORIQUE

XVIe s. Il a escrit plusieurs comedies, tragedies, aubades, martegalles ou madrigales, sestines, sirventes, chansons…, Lacroix du Maine, Biblioth. p. 923, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Ital. madriale, madrigale et mandriale. Ménage le tire du latin mandra, troupeau, de sorte que le madrigal serait la chanson du troupeau. Mais la forme primitive est, en bas-latin, matriale ; et elle désigne une sorte de chanson. On lit dans un texte du XIVe siècle : Frater Georgius novitius, sed aetate annorum circa quatuordecim… hic si vixisset, fuisset insignis cantor in mundo ; namque, adhuc puer, quidquid erat in arte musicae circa matrialia, etiam difficillima, decantabat, Archivio storico italiano, t. VI, part. 2, p. 534. À quoi l'éditeur italien ajoute : I madrigali erano per l'ordinario cantate di cinque o sei parti obligate molto difficili ; si eseguivano anche sull' organo ; vogliono che di qui sia venuto il nome di madrigale, certa specie di componimento in versi… il vocabolo madrigale manca nel du Cange. Là s'arrêtent les documents, et présentement il n'est pas possible d'aller au delà de matriale.