« mercuriale », définition dans le dictionnaire Littré

mercuriale

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

mercuriale [1]

(mèr-ku-ri-a-l') s. f.
  • 1Autrefois, nom d'une assemblée du parlement de Paris, qui se tenait le premier mercredi après la Saint-Martin, et le premier mercredi après la semaine de Pâques, où le premier président parlait contre les tromperies et les désordres qui se commettaient dans l'administration de la justice. Il arriva au mois d'avril 1559, dans une assemblée qu'on nomme mercuriale, que les plus savants et les plus modérés du parlement proposèrent d'user de moins de cruauté à l'égard des protestants, et de chercher à réformer l'Église, Voltaire, Hist. parl. XX.

    Discours prononcé dans ces assemblées.

  • 2Aujourd'hui, nom des discours que les officiers du ministère public prononcent à la rentrée des cours et des tribunaux. Sa mercuriale fut applaudie.
  • 3 Fig. Réprimande qu'on fait à quelqu'un. Le sommeil, qui m'oblige de finir ma lettre plus tôt que je ne voudrais, vous sauve une mercuriale dont vous n'êtes pourtant pas quitte, Boursault, Lett. nouv. t. III, p. 166, dans POUGENS. Le père de la Chaise y avait ajouté [aux réprimandes du roi] la mercuriale que ce trait [de Gervaise] méritait, Saint-Simon, 61, 25. Un des administrateurs vint m'adresser une mercuriale assez vive, Rousseau, Confess I.

    Faire ou recevoir une mercuriale, faire ou recevoir des reproches, des remontrances.

  • 4S'est dit de certaines réunions de gens de lettres qui avaient lieu habituellement le mercredi. La mercuriale de M. Ménage, assemblée qui se faisait chez Ménage tous les mercredis.
  • 5Registres où les maires des communes constatent le prix des grains, foins et autres denrées semblables dans les marchés. Les juges dans les villes où il y a des marchés sont obligés, tous les jours de marchés, de faire écrire, sur un registre qui s'appelle mercuriale, par le greffier le prix de toutes sortes de graines, afin de servir dans l'occasion, Arch. des fin. mss. instr. sur la chambre des comptes de Paris, p. 32, 1701. Ce registre fut probablement ainsi nommé par allusion à la mercuriale des parlements.

HISTORIQUE

XVIe s. L'advis fut de faire tenir une mercuriale, qui est une censure des juges establie par Louys XII, D'Aubigné, Hist. I, 83. Pour y tenir son lict de justice, et y faire proposer une mercuriale, ainsi nommée à cause qu'elle se faict le mercredy, pour traicter et accuser leurs meurs et façon de vivre, tant en privé comme en public, Carloix, VII, 24.

ÉTYMOLOGIE

Mercure, en tant que donnant son nom au mercredi.