« nombril », définition dans le dictionnaire Littré

nombril

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

nombril

(non-bri ; l'l ne se prononce et ne se lie jamais) s. m.
  • 1Cicatrice arrondie, déprimée ou saillante selon les espèces, située vers le milieu de la ligne médiane de l'abdomen chez les mammifères adultes, où elle remplace le trou par lequel passaient, dans le fœtus, l'ouraque et le cordon ombilical. Lier le nombril aux enfants nouveau-nés. Quand Mahomet II prit Constantinople, les moines défendaient beaucoup plus l'éternité de la lumière du Thabor qu'ils voyaient à leur nombril, qu'ils ne défendaient la ville contre les Turcs, Voltaire, Homme aux 40 écus, Un bon souper.
  • 2Cavité qu'on aperçoit à la partie des fruits qui est opposée à la queue, et à laquelle les jardiniers donnent le nom d'œil.
  • 3Enfoncement au milieu de la base d'une coquille.

    Nombril marin, nom marchand des opercules de certaines coquilles.

  • 4 Terme de blason. Nombril de l'écu, point qui est au milieu du dessous de la fasce, et qui la sépare de la pointe. Il porte d'or à un écusson de gueule mis au nombril.
  • 5Centre d'un plateau de verre.
  • 6Nombril de Vénus, cotylet, cotyledon umbilicus, Linné, crassulacées.

    Nombril blanc, espèce d'agaric.

HISTORIQUE

XIIIe s. E teus [tels] i out [enfoncés] de ci qu'as piz [aux poitrines], E teus i a desk'as numbriz, Teus as quisses, teus as genuz, Marie de France, Purgat. V. 1135.

XVIe s. Le nombril de l'enfant n'est autre chose qu'un corps blanc, fait comme un cordon de cordelier, Paré, I, 36. Elles rongent le nombril du grain, qui est la partie par laquelle il jette le germe, le chastrant longtemps devant, Paré, Animaux, 8. Et nos dames, ainsi molles et delicates qu'elles sont, elles s'en vont tantost entr'ouvertes jusques au nombril, Montaigne, IV, 163.

ÉTYMOLOGIE

Berry, lambouri ; génev. lambouret, lanboret (par agglutination de l'article, pour ambouret) ; bourg. ambreuille, barullô, bunillô ; provenç. ombelic, umbrilh ; cat. llombrigol ; esp. ombligo ; port. umbigo, embigo ; ital. ombelico, bellico, bilico. Les formes qui commencent par om, um, am, viennent du latin umbilicus ou umbiliculus. Celles qui commencent par b, proviennent des précédentes par aphérèse. Reste nombril ; on a dit que nombril était pour lombril, dit, par agglutination de l'article, pour l'ombril. Mais alors il faut admettre que cette agglutination, avec transformation de l'l, s'est faite dès le XIIIe siècle ; ce qui est certainement une difficulté. Peut-être y a-t-il lieu de supposer que l'allemand Nabel, nombril, est devenu nombril sous l'influence de ombril, qui était dans les origines de la langue et dans les dialectes. Au reste, umbo, umbilicus et le grec ὀμφαλὸς semblent se rapporter, moyennant une voyelle prothétique et chute de la voyelle radicale, au sanscrit nābhi, nombril, auquel se rattache directement l'allemand ~nabel.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

NOMBRIL. - HIST. XIIIe s. Ajoutez : Sereine est de mer un peril, Feme est par desus le lombril, Romania, oct. 1872, p. 430, V. 305.