« oblation », définition dans le dictionnaire Littré

oblation

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

oblation

(o-bla-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Action par laquelle on offre quelque chose à la Divinité. Le duc son père avait fondé dans ses terres de quoi marier tous les ans soixante filles : riche oblation, présent agréable, Bossuet, Anne de Gonz. Aërius, prêtre arien, est noté dans les écrits des saints Pères comme l'auteur d'une nouvelle hérésie, pour avoir égalé la prêtrise à l'épiscopat, et avoir jugé inutiles les prières et les oblations que toute l'Église faisait pour les morts, Bossuet, Hist. I, 11. Il [Jésus] fit à Dieu pour la première fois l'oblation solennelle de sa personne, Bourdaloue, Myst. Nativité de J. C. t. I, p. 7. Elle porte à l'Agneau sans tache immolé sur l'autel, des vœux sincères, des pensées pures, des affections spirituelles, l'oblation d'un cœur contrit et reconnaissant, et le sacrifice de ses passions détruites ou du moins humiliées, Fléchier, Dauphine.

    Par extension. Plusieurs philosophes, méditant sur la royauté, ont considéré la monarchie héréditaire comme l'oblation d'une famille à la liberté publique ; tout doit être libre dans l'État, excepté cette famille, Mirabeau, Collection, t. V, p. 467.

  • 2 Particulièrement. Action du prêtre qui, avant de consacrer le pain et le vin, les offre à Dieu. L'oblation et la sanctification qui précèdent le sacrifice de la messe, Pascal, Lett. sur la mort de son père. Les anciennes liturgies qui contiennent la forme de cette oblation, tant en Orient qu'en Occident, sont entre les mains de tout le monde, Bossuet, Var. XIV, § 122.
  • 3Choses offertes à Dieu. Les intestins et les pieds ayant été auparavant lavés dans l'eau, le prêtre les brûlera sur l'autel pour être au Seigneur un holocauste et une oblation d'agréable odeur, Sacy, Bible, Lévit. I, 9. Purifiez tous mes sens, afin que je vous sois présenté comme une oblation sainte et digne de vous, Bossuet, Prépar. à la mort, 7.
  • 4Ancien nom de l'hostie.

HISTORIQUE

XIIe s. Lores receveras-tu oblatiuns e sacrifises, Liber psalm. p. 68. Si que jo n'ousse fait ma oblatiun, Rois, p. 43.

XVe s. Et firent [les Gantois] par les eglises plusieurs processions et oblacions, en louant Dieu, Froissart, II, II, 150.

XVIe s. Diane luy demandoit le sacrifice et oblation de sa fille, Amyot, Pél. 38.

ÉTYMOLOGIE

Lat. oblationem, de oblatum (voy. OBLAT).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

OBLATION. Ajoutez :
5 Don ou aumône qu'on fait au prêtre, Journ. offic. 28 nov. 1876, p. 8752, 1re col.