« parfaire », définition dans le dictionnaire Littré

parfaire

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parfaire

(par-fê-r') v. a.

Il se conjugue comme faire.

  • 1Achever une chose, de manière qu'il n'y manque rien. Servir à parfaire le cercle de leur mouvement [des planètes], Descartes, Monde, 4. Il y en avait bien quelques nouveaux qui parfaisaient le nombre, mais ce n'étaient pas des gens qui me plussent, Francion, VI, p. 224. Il manquait seul à vos prospérités ; Et, quel que soit votre heur, son art pour le parfaire Semble en quelque façon vous être nécessaire, Rotrou, St Gen. I, 6.
  • 2 Terme de procédure criminelle. Faire et parfaire le procès à quelqu'un, instruire le procès jusqu'à sentence définitive. Le roi voulut que le procès fût fait et parfait à ce déserteur [le prince d'Auvergne], Saint-Simon, 109, 175.

    Locution vieillie.

  • 3 Terme de finance. Parfaire un payement, une somme, y ajouter ce qui y manquait.

    Terme de jurisprudence. Parfaire le juste prix, réparer la lésion qu'a éprouvée le vendeur.

  • 4 En termes de librairie. Parfaire un livre, y ajouter les feuillets qui manquent.
  • 5Se parfaire, v. réfl. Être parfait, être amené à terme. Cela se parfera bientôt.

HISTORIQUE

XIIIe s. Por sa biauté croistre ou parfaire, la Rose, 9090. Mais, après plus de quarante ans, Maistre Jehan de Meung ce rommans Parfist, ainsi comme je treuve, ib. 4070. Il sera ataint dou murtre, se il ne peut parfaire ce que il a offert en court à faire par champion ou par son cors, Ass. de J. I, 140. Por ce que les rentes dou casal se refont et parfont dans l'année…, ib. I, 274.

XIVe s. C'est la science par quoy l'en sçait royalmes et cités et quelconques communités commencier, ordonner et parfaire, et en bon estat maintenir, Oresme, Prol. L'en peut bien avoir tel habit [habitude], sans ce que l'en parface de ce nul bien, Oresme, Eth. 18.

XVe s. Tout marché d'amour, quoyqu'il monte, Se parfait sans deniers à Dieu, Coquillart, p. 37.

XVIe s. J'ay bien le vouloir, mais le parfaire me defaut, Calvin, Instit. 205. Protogenes ayant parfait l'image d'un chien las et recreu…, Montaigne, I, 254. La grace, par le moyen de laquelle se parfournit, et se perfect après nostre creance, Montaigne, II, 149. Les lettres gastent les cerveaux et esprits foibles, parfont les forts et bons naturels, Charron, Sagesse, p. 534, dans LACURNE. Mal fait qui ne parfait, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Par, et faire ; prov. perfer, perfaire ; port. perfazer.