« parrain », définition dans le dictionnaire Littré

parrain

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

parrain

(pa-rin) s. m.
  • 1Celui qui présente un enfant au baptême, qui le tient sur les fonts, qui répond de sa croyance et lui impose un nom. L'église métropolitaine de Rouen avait alors pour évêque Praetextatus, Gaulois d'origine, qui, par une singulière rencontre, était le parrain de Mérowig, Aug. Thierry, Récits des temps mérov. 3e récit. L'institution des parrains et marraines pour les baptisés remonte à l'origine de l'Église : Tertullien en fait mention, Martigny, Dict. des antiq. chrét. Parrains.

    Fig. Être le parrain de quelque chose, en être le promoteur. Je fus en doute si j'en avertirais ledit sieur du Plessis ou non, craignant qu'il prît en très mauvaise part non-seulement les demandes portées par lesdites dépêches, mais aussi que j'en fusse le parrain, Villeroy, Mém. t. I, p. 364, dans LACURNE. Il [Pythagore] proteste qu'il [le nom de sage] n'appartient qu'à Dieu seul, et, se contentant de celui de philosophe ou d'ami de la sagesse, il fut comme le parrain de la philosophie, et baptisa du beau nom de philosophe tous ceux qui l'ont porté depuis, La Mothe le Vayer, Vertu des païens, II, Pythagore.

  • 2Celui qui nomme une cloche, un navire, lorsqu'on les bénit.
  • 3Dans les ordres militaires, le chevalier qui présente le novice à sa réception. Bayard m'arma chevalier : je serai comme mon parrain, sans peur et sans reproche, Chateaubriand, Dernier des Abenc.
  • 4Celui qui accompagnait un chevalier dans un combat singulier, pour lui servir de témoin. Les combattants choisissaient un parrain qui prenait soin de leur donner des armes égales, Voltaire, Mœurs, 121.
  • 5Celui qu'un soldat qui doit être passé par les armes choisit pour lui bander les yeux.

    Se disait à Goa des personnes riches et considérables qui accompagnaient les condamnés à l'auto-da-fé.

  • 6Parrains, à l'Académie française, se dit des deux académiciens qui accompagnent le récipiendaire.

REMARQUE

L'orthographe parrin ou parrein vaudrait mieux, vu l'étymologie ; alors on écrirait parreinage.

HISTORIQUE

XIIe s. Li parreins fu ocis e gist en Orient, Th. le mart. 157. Ses pairins fu l'evesque de Cambrai, Raoul de C. 3.

XIIIe s. Ançois [auparavant] doit estre fait enqueste de son aage par les parens et par les parrins et les marrines, Beaumanoir, XVI, 6.

XIVe s. Un breton escuier qui avoit nom Bertran, Bertran fu son parin, de fons l'ala levant, Guesclin. 17202-17213.

XVIe s. Parrains dans les duels se sont meslez dans le combat, au lieu d'en estre les juges, ou de separer les combattants comme autrefois, Lanoue, p. 297, dans LACURNE. Opinion certes qui peut trouver divers parrains, pour le soustennement du pour et du contre, Pasquier, Recherches, VI, p. 452, dans LACURNE. Si c'est par les picques que doit passer le condamné, les caporaux sont tenus de le pousser dedans les rancs en la misericorde de son parain, Carloix, IV, 13.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. pairi ; catal. padri ; espagn. padrino ; portug. padrinho ; ital. patrino ; du bas-latin, patrinus, dérivé de pater, père.