« pause », définition dans le dictionnaire Littré

pause

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pause

(pô-z') s. f.
  • 1Interruption momentanée d'une action. Fais à ce discours quelque pause ; Amphitryon revient, qui me paraît content, Molière, Amph. II, 3. Il faut que je fasse une pause, je reprendrai tantôt ma lettre, qui sera longue, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 29 sept. 1715. Cinq cent mille hommes, qui s'écriaient vive l'empereur notre père, à chaque pause que faisait le czar dans cette entrée triomphale, Voltaire, Charles XII, 5. Un intervalle affreux, un farouche silence Pour un instant succède à ce terrible bruit ; Quand un coupable attend le coup de la vengeance, Telle est l'horrible pause entre l'éclair qui luit, Et la foudre qui part, et la mort qui la suit, Masson, Helv. VII.
  • 2Intervalle de temps pendant lequel une personne émue qui parle, un acteur qui récite son rôle, restent sans parler. Enfin, la Caverne finit la pause que les larmes avaient fait faire, Scarron, Rom. com. I, 12. C'est un très jeune homme [Athamare dans la tragédie des Scythes] amoureux comme un fou, fier, sensible, empressé, emporté, qui ne doit mettre dans l'exécution de son personnage aucune de ces pauses, lesquelles font ailleurs un très bel effet, Voltaire, Lett. Lekain, 27 avril 1767.
  • 3Séjour momentané. J'aurai fait ici une petite pause de dix jours, Sévigné, 353.
  • 4 Terme de musique. Intervalle de silence dont la durée correspond à celle de la ronde.

    Demi-pause, intervalle de silence dont la durée correspond à celle de la blanche.

    Le quart d'une pause se nomme soupir.

    Intervalle de temps pendant lequel un ou plusieurs musiciens restent sans chanter, sans jouer. Compter des pauses.

    Fig. Compter des pauses, attendre inutilement et sans rien faire.

  • 5Temps nécessaire pour battre l'or et le réduire à un certain degré.
  • 6Dans les cloches, l'endroit où le battant frappe.

HISTORIQUE

XIIe s. Grant pose mirent à li essir [à la faire sortir], Du Cange, pausa.

XIIIe s. D'amer est meivilleuse cose ; Mervelles fait en poi de pose, Amadas et Ydoine, ms. 6987.

XVe s. Lors me requist, sans mettre y pause, Que je li vosisse otroyer ; Je ne m'en fis gaires pryer, Froissart, Espinette amoureuse. Lors icy se partent, et y a grant pause [intervalle] de instrumens et trompetes, Myst. du siége d'Orléans, p. 688.

XVIe s. Cineas, faisant un peu de pause, luy repliqua…, Amyot, Pyrrh. 30. Y a une irresolution, qui est comme une pause et un arrest de l'entendement ne pouvant passer outre, Amyot, De la vertu morale, 18.

ÉTYMOLOGIE

Prov. et esp. pausa ; ital. posa ; du lat. pausa, qui tient à παύειν, cesser.