« personne », définition dans le dictionnaire Littré

personne

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

personne

(pèr-so-n') s. f.
  • 1Un homme ou une femme. Mais l'art d'en faire des couronnes [du laurier d'Apollon] N'est pas su de toutes personnes…, Malherbe, III, 2. La modération des personnes heureuses vient du calme que la bonne fortune donne à leur humeur, La Rochefoucauld, Max. dans GIRAULTDUVIVIER. Entre la veuve d'une année Et la veuve d'une journée La différence est grande ; on ne croirait jamais Que ce fût la même personne ; L'une fait fuir les gens, et l'autre a mille attraits, La Fontaine, Fabl. VI, 21. En sage et discrète personne Maître chat excusait ces jeux, La Fontaine, ib. XII, 2. Monsieur est la personne qui veut vous emprunter les quinze mille livres dont je vous ai parlé, Molière, l'Avare, II, 3. Des personnes que je voulais vous donner pour maris, Molière, Préc. 5. Confondre l'apparence avec la vérité, Estimer le fantôme autant que la personne, Molière, Tart. I, 6. Ce qui forme le bonheur des personnes de grande condition…, Pascal, Pens. IV, 2, édit. HAVET. Ce rire dédaigneux qu'excitent les personnes simples lorsqu'on leur voit croire des choses impossibles, Bossuet, Anne de Gonz. Elle donnait non-seulement avec joie, mais avec une hauteur d'âme qui marquait tout ensemble et le mépris du don et l'estime de la personne, Bossuet, Duch. d'Orl. Nouveau genre d'étude et presque inconnu aux personnes de son âge et de son rang, ajoutons, si vous voulez, de son sexe, elle étudiait ses défauts, Bossuet, ib. Les personnes d'étude ne veulent pas se donner la peine de philosopher par ordre, Malebranche, Rech. vér. III, I, 3. C'est une expérience faite, que, s'il se trouve dix personnes qui effacent d'un livre une expression ou un sentiment, l'on en fournit aisément pareil nombre qui les réclame, La Bruyère, I. Cette grande princesse, qui, fût-elle personne privée…, Rousseau, Lett. à Kluppfel, mai 1765.

    Fig. Et c'est là encore où gît la gloire, elle aime le remue-ménage, et elle est personne d'un grand fracas, La Bruyère, XII. Que je vous suis obligé, monsieur, de m'écrire du séjour de la gloire et du bonheur ! ces deux personnes sont rarement ensemble, Voltaire, Lett. Delisle, 13 oct. 1773.

    Il y a personne et personne, c'est-à-dire il y a grande différence d'une personne à l'autre.

    Acception de personnes, préférence que l'on donne à une personne plutôt qu'à une autre.

    Familièrement. Il est bonne personne, c'est-à-dire cet homme est d'humeur facile. Georgette ma mignonne, Tu me parais si douce et si bonne personne, Molière, Éc. des fem. IV, 4. La Feuillade ne laissa pas que d'être fort aise que Albergotti se montrât si bonne personne, Saint-Simon, 164, 165.

    Être personne à… Être capable de… Nous sommes personnes à traiter les choses dans la douceur, Molière, Mar. forcé, 16. Ah ! si cela était, je serais personne [femme] à me désespérer ! Molière, Princ. d'Él. IV, 7. Ce n'est point une personne [Madame] à donner cette marque de faiblesse, Sévigné, 28 sept. 1680.

  • 2Il se dit avec première, seconde, au sens de personnage. L'archevêque d'Upsal était la seconde personne du royaume ; quiconque est la seconde veut toujours être la première, Voltaire, Mœurs, 119.
  • 3 Absolument. Une personne se dit pour personne faite. Elle [la princesse de Conti] apprend à chanter, à danser, elle lit, elle travaille, enfin c'est une personne, Sévigné, 12 avr. 1680. Je l'ai trouvée [la jeune marquise de Sévigné] toute pleine de raison, entrant dans nos affaires du temps passé comme une personne, Sévigné, 8 oct. 1684.
  • 4 Particulièrement. Il se dit des femmes dans certaines phrases où cette acception est déterminée par le sens total. Il [le ciel] ne vous a pas faite une belle personne, Afin de mal user des choses qu'il vous donne, Molière, Éc. des fem. II, 6. Certes pour un amant la fleurette est mignonne, Et vous me traitez là de gentille personne, Molière, Mis. II, 1.

    Une jeune personne, une jeune fille. Vous jugez bien que le choix d'une jeune personne tombera sur le fils plutôt que sur le père, Molière, Av. V, 6. Quelques jeunes personnes ne connaissent point assez les avantages d'une heureuse nature, La Bruyère, III.

  • 5Un homme ou une femme considérés en eux-mêmes. Envoyez-moi cet habit et ces bijoux de Philémon, et je vous quitte de la personne, La Bruyère, II.
  • 6En droit soit civil, soit public. Celui qui a des droits. Les lois disent qu'il [l'esclave] n'a point d'état, n'a point de tête, c'est-à-dire que ce ne n'est pas une personne dans l'État, Bossuet, 5e avert. 50.

    Personne civile, être moral qui, en raison de ses droits actifs ou passifs, a une existence civile ; se dit de l'État, des communes, de certaines associations, etc.

  • 7Il admet quelquefois le masculin après lui ; du moins plusieurs auteurs s'en sont servis ainsi ; mais, pour cela, il faut qu'entre personne et son relatif masculin il y ait quelques mots pour faire oublier que ce relatif se rapporte à personne qui est féminin. J'ai eu cette consolation en mes ennuis, qu'une infinité de personnes qualifiées ont pris la peine de me témoigner le déplaisir qu'ils en ont eu, Malherbe, dans RICHELET. Les personnes consommées dans la vertu ont en toute chose une droiture d'esprit et une attention judicieuse qui les empêchent d'être médisants, Vaugelas, dans GIRAULT-DUVIVIER. Jamais je n'ai vu deux personnes être si contents l'un de l'autre, Molière, D. Juan, I, 2. Des manières de vers libres, tels que la passion et la nécessité peuvent faire trouver à deux personnes qui disent les choses d'eux-mêmes et parlent sur-le-champ, Molière, Mal. im. II, 6. Il y a des personnes si peu raisonnables que, de quelque manière qu'on agisse avec eux…, Pascal, Prov. X. Le mot de personne, qui grammaticalement est du genre féminin, se trouve souvent suivi de il ou de ils, parce qu'on a dans l'esprit l'homme ou les hommes dont on parle, Dumarsais, Œuv. t. V, p. 271.

    L'étendue de la phrase et la signification plus ou moins précise du mot personne sont les motifs de décision dans tous les cas analogues.

  • 8Précédé d'un adjectif possessif, il désigne celui qui parle, celui à qui l'on parle, et celui dont on parle. Je chéris sa personne, et je hais son erreur, Corneille, Poly. III, 2. Mais un ordre est donné contre votre personne, Molière, Tart. V, 6. S'il arrivait quelque malheur à sa personne, à sa famille, à l'État, Bossuet, Mar.-Th. L'on juge, en le voyant, qu'il n'est occupé que de sa personne…, La Bruyère, II. Rien de plus charmant que sa personne, Hamilton, Gramm. 6. Votre personne seule est le bien qui me flatte ; Et tous les vains brillants dont la fortune éclate, Ne sauraient éblouir un cœur comme le mien, Regnard, le Légat. V, 1. Le cardinal [Richelieu]… se fait nommer généralissime de l'armée qui marche en Italie, et le roi ordonne, dans ses provisions, qu'on lui obéisse comme à sa propre personne, Voltaire, Mœurs, 176.

    Je ne réponds que de ma personne, je ne réponds que de moi.

    On s'est assuré de sa personne, on l'a arrêté, on lui a donné des gardes.

    Familièrement. Aimer sa personne, sa petite personne, aimer ses aises, avoir un grand soin de sa santé, de son corps.

    Être content de sa personne, de sa petite personne, être satisfait de soi-même, des avantages que l'on possède. Il n'a pas mauvaise opinion de sa petite personne, Dancourt, la Parisienne, SC. 14.

    De sa personne, soi-même. Vaubecourt y voulut courir [sur la droite] de sa personne, Saint-Simon, 29, 62. Il [Vandamme] était allé s'établir sur la droite, et s'était logé de sa personne dans une maison de campagne assez difficile à découvrir, Thiers, Hist. de l'Empire, t. XX, p. 30.

    Payer de sa personne, voy. PAYER, n° 12.

    Cet homme est bien fait de sa personne, il est bien proportionné. Il est fort joli de sa personne, Sévigné, 550. J'ai mandé à Beaulieu de me bien conter tout ce qu'il dira, fera, et comme il est de sa petite personne, Sévigné, 610.

    En personne, en propre personne, moi-même, vous-même, lui-même ou elle-même (expression qui se rapporte toujours au sujet du verbe qu'elle modifie). Oui, tandis que le roi va lui-même en personne Jusqu'aux pieds de César prosterner sa couronne, Corneille, Pomp. III, 1. Mademoiselle de la Rapinière eut envie d'aller où les rois ne peuvent aller qu'en personne, Scarron, Rom. com. I, 4. Je pense pourtant, marquis, que c'est toi qu'il joue dans la critique. - Moi ? Je suis ton valet ; c'est toi-même en propre personne, Molière, Impromptu, 3. Othon IV, qui disputait à la fois l'empire au jeune Frédéric II et l'Italie au pape ; c'est le seul empereur d'Allemagne qui ait jamais donné une bataille en personne contre un roi de France, Voltaire, Mœurs, 50.

    Fig. C'est la prévenance en personne, il est très prévenant. C'est l'honneur en personne, c'est un homme plein d'honneur.

    En la personne de, en sa personne, se disent dans le même sens. Le premier crime a été un homicide en la personne du premier juste, Pascal, Prov. XI. Il se crut outragé en sa personne, Bossuet, Hist. I, 11. Celle [monarchie] des Assyriens finie en la personne de Sardanapale, celle des Mèdes finie en la personne d'Astyage, grand-père de Cyrus, et celle des Perses commencée par Cyrus et détruite par Alexandre, Bossuet, Hist. I, 7.

    Terme de procédure. En la personne. Assigner une commune en la personne du maire.

    Dans le discours ordinaire, offenser, louer quelqu'un en la personne d'un autre. Jamais souverain ne fut plus offensé dans la personne de ses ministres que le czar de Russie…, Voltaire, Russie, II, 1.

    Terme de pratique. Parlant à sa personne, parlant à sa propre personne, c'est-à-dire parlant à lui-même.

    On dit encore : signifier à personne ou domicile.

    Dans le langage ordinaire et familier, je le lui ai dit parlant à sa personne. À moi, parlant à ma personne, Racine, Plaid. II, 5.

  • 9La personne du roi, la personne royale, le roi. Aucun d'eux du tyran n'approche la personne, Corneille, Héracl. II, 7. Mais souvent il [l'empereur] m'appelle auprès de sa personne, Corneille, Cinna, I, 4. La personne du roi ne m'en est pas moins chère, Racine, Théb. I, 5. Attachés de plus près à sa personne sacrée, Massillon, Pet. carême, Triomphe.
  • 10 Terme de théologie. Les personnes divines, la Trinité. Que fais-je, chrétiens, quand je crois un Dieu en trois personnes ? je lui fais un sacrifice, et de quoi ? de la plus noble partie de moi-même qui est ma raison, Bourdaloue, Myst. Trinité, t. I, p. 482.
  • 11 Terme de grammaire. Personnes, les diverses situations des êtres par rapport à l'acte de la parole : la première personne, celle qui parle ; la seconde personne, celle à qui l'on parle ; la troisième personne, celle de qui l'on parle. En ce sens, personne s'applique aussi aux choses : tout objet dont on parle est à la troisième personne. Les trois personnes sont désignées par les pronoms ; je, nous sont de la première personne ; tu, vous, de la seconde ; il, elle, ils, elles et soi, de la troisième. Les désinences des verbes désignent aussi, dans beaucoup de langues, la première, la deuxième ou la troisième personne ; et l'on dit par la métonymie du signe pour la chose signifiée, que amo est la première personne, amas la seconde, amat la troisième, etc.

    Lettre, billet à la troisième personne, lettre, billet où celui qui écrit parle de soi à la troisième personne.

  • 12Personne, substantif abstrait, qui est toujours du masculin et du singulier, et qui signifie quelqu'un. Personne croira-t-il jamais… ? Je doute que personne y réussisse. Personne a-t-il raconté plus naïvement que la Fontaine ? Je suis plus étonné que personne, lui dis-je…, La Fayette, Zayde, Œuv. t. I, p. 315, dans POUGENS.

    Avec la négation, nul, pas un. Il [Dieu] ne veut pas que personne périsse, Bossuet, Sermons, Bonté, I. Nous n'avons pas le pouvoir de faire mourir personne, Bossuet, Hist. II, 10. Le don de notre foi ne dépend de personne, Racine, Phèdre, V, 1. Il ne daigne pas attendre personne, La Bruyère, Théophr. X. Il n'y a personne qui n'entre tout neuf dans la vie ; et les sottises des pères sont perdues pour les enfants, Fontenelle, Dial. Socr. et Mont. Qui n'est pour ainsi dire personne pour vous, quoiqu'il n'y ait personne qui vous soit plus nécessaire, Marivaux, Marianne, 10e part. Personne n'est sans dessein ; on a toujours quelque vue, Marivaux, l'Heur. stratag. III, 1. Quant aux amis, crois-moi, ce vain nom qu'on se donne Se prend chez tout le monde et n'est vrai chez personne, Gresset, Méch. II, 1. Mon cœur est à vous ; mais la destinée n'est à personne, elle se moque de tous, Voltaire, Lett. Richelieu, 8 nov. 1769. J'aime les seuls biens qui ne sont à personne qu'au premier qui sait les goûter, Rousseau, Conf. I. C'est un homme d'un grand mérite, et qui écoute comme personne [sous-entendu : n'écoute], Diderot, S. les caractères.

    Absolument. Personne sert de réponse négative. Uranie : Quoi ! cousine, personne ne t'est venu rendre visite ? - Élise : Personne du monde, Molière, Critique, 1. Qui reste-t-il pour pleurer Logan quand il ne sera plus ? Personne, Raynal, Hist. phil. XVIII, 12.

    Avec ellipse de la négation. Personne dans les rues, personne aux portes de la ville, Chateaubriand, dans FEUGÈRE, Recueil, p. 117.

    Il est rare qu'en ce sens personne reçoive un qualificatif ; cependant en voici des exemples : Il n'y a personne raisonnable qui puisse parler de la sorte, Pascal, Pens. IX, 1, éd. HAVET. Cela me console un peu de ce larcin où personne de bon sens ne peut reconnaître mon ouvrage, Rousseau, Lett. à Lalliaud, 17 mars 1769.

    Fig. et familièrement. Il n'y a plus personne au logis, ou, simplement, il n'y a plus personne, se dit de quelqu'un qui a perdu la tête, et aussi de quelqu'un qui vient de mourir.

REMARQUE

Pris comme nom abstrait et signifiant un seul homme, personne est masculin ; et l'on dira : Personne n'est parfait. Mais, même en ce cas, doit-il être toujours masculin ? Si l'adjectif est de genre commun à l'un ou à l'autre sexe, il n'y a point de difficulté, et l'on dira : Je ne sais personne plus propre que vous à conduire cette affaire. Si, au contraire, l'adjectif varie pour le masculin et le féminin, Chifflet, Gramm. p. 60, condamne la tournure ; il ne veut pas qu'on dise à un homme : je ne vois personne si beau que vous ni à une femme : je ne vois personne si belle que vous ; mais que l'on dise à l'homme : je ne vois point d'homme si beau que vous ; et à la femme : point de femme si belle que vous. Au contraire, M. Jullien : " Même dans le sens abstrait, il ne faudrait pas hésiter à le faire du féminin si la signification l'exigeait. On dirait, par exemple : Personne n'était plus belle que Cléopâtre. En effet, personne veut dire ici aucune femme, et non pas aucun homme, Gramm. p. 233. " De même une femme dirait : Personne n'est plus que moi votre servante, votre obligée, etc. En somme, le scrupule de Chifflet est exagéré ; et il n'y a aucune raison pour ne pas obéir, suivant le besoin, au sens, dans l'emploi de personne.

HISTORIQUE

XIIe s. Là erent del païs li barun asemblé, Deien, arcediachne, persones [curés] e abé, Th. le mart. 126.

XIIIe s. Mainte haute persone les enfants adestra [conduisit], Archevesque et evesque…, Berte, LXXVIII. Il pot aler en se [sa] propre persone par devant le seigneur sor qui il est couquans et levans, Beaumanoir, II, 16.

XIVe s. Quant pour nous deux faudra avoir tel destourbier, Et morir et navrer, abattre et mahaignier Tant de bonnes personnes et tant bon escuier, Guesclin. 5487. Que par lui sont tué en cel jour mil persones, Girart de Ross. V. 3851.

XVe s. Et pour estre leur capitaine, esleurent un nommé Jacques Artevelle, qui estoit une belle personne, Juvénal Des Ursins, Charles VI, 1381. Il ne trouva personne nulle ne à l'ung costé ne à l'autre, et vit qu'il n'y avoit sur la tour ne huys ne fenestre, Perceforest, t. I, f° 46.

XVIe s. La langue grecque, sans laquelle c'est honte qu'une personne se die sçavant, Rabelais, Pant. II, 8. Soubdain vindrent vers nous en ung esquif quatre personnes diversement vestuz, Rabelais, ib. IV, 48. Dieu prend envers nous la personne [rôle] d'un bon pere de famille, Calvin, Inst. 1093. Entreprendre en personne, Montaigne, I, 15. J'ai veu des personnes reprins d'avoir obeï…, Montaigne, I, 60. Ma maison n'est close à personne qui y hurte, Montaigne, III, 8. Près du parc où les jeunes hommes se dressent aux exercices de la personne, Amyot, Thésée, 45. Tarquinius respondit fierement, qu'il ne vouloit point que personne fust son juge, et moins encore Porsena que tout autre, Amyot, Publ. 34. Si se retira à la fin pour la seureté de sa personne devers Tisaphernes, Amyot, Alc. 47. Cela le contraignit de se rendre et mettre aussi sa personne propre entre les mains de ceulx qui avoient ses enfans, Amyot, P. Aem. 43. Homme de bon jugement pour bien cognoistre les semences de vertu naissante en une jeune personne [jeune homme], Amyot, Caton, 6. Il [Henri IV] a eu quatre personnes [personnages] à soustenir ; celle de Henri, celle du roi de Navarre, etc. D'Aubigné, Hist. préf. 7. Et surtout ne baillez jamais charge pour la guerre à jeunes personnes [jeunes gens] inexperimentées, Carloix, I, 23. De quoy personne, de quelque qualité qu'elle fust, n'estoit exempte, Carloix, V, 1. Faire succer la playe par quelque personne, lequel ne sera à jeun, Paré, IX, 23. Peu de personnes sont morts ausquels on ait diligemment pourveu, Paré, XXIII, 18. On l'enferme [le pestiféré] dedans sa maison sans qu'il puisse sortir, ny que personne y soit admise pour le secourir, Paré, XXIV, 52. N'aimant personne et de personne aimé, Ronsard, 649. Personne, c'est une specialle difference du nombre verbal laquelle est triple en l'un et l'autre nombre, P. Ramus, dans LIVET, Gramm. franç. p. 225.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. porséne ; Berry, parsoune ; prov. esp. et ital. persona ; du lat. persōna, proprement masque de théâtre, qui, jusqu'à preuve meilleure, ne paraît pas venir de personare, où l'o est bref.