« postérité », définition dans le dictionnaire Littré

postérité

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

postérité

(po-sté-ri-té) s. f.
  • 1Suite de ceux qui descendent d'une même origine. La postérité masculine. La postérité féminine. Et cet espoir si doux qui m'a toujours flatté De revivre à jamais en sa postérité, Corneille, Médée, v, 4. Mais la postérité d'Alfane et de Bayard, Quand ce n'est qu'une rosse, est vendue au hasard, Boileau, Sat. V. …Venez, venez, mes filles, Compagnes autrefois de ma captivité, De l'antique Jacob jeune postérité, Racine, Esth. I, 1. Même tu leur promis de ta bouche sacrée Une postérité d'éternelle durée, Racine, Esth. I, 4. La sœur de ce jeune favori [Saint-Mégrin] épousa M. du Broutay, dont elle a eu postérité, Saint-Simon, 9, 112. Huit enfants de Louis XIV vécurent légitimés, cinq eurent postérité, Voltaire, Louis XIV, 28.
  • 2Les générations qui ont suivi ou qui suivront une époque. Le juge sans reproche est la postérité, Régnier, Sat. X. La postérité la plus éloignée n'aura pas assez de louanges pour célébrer les vertus de la religieuse Henriette, Bossuet, Reine d'Anglet. La postérité saura peut-être la fin de ce poëte comédien [Molière], Bossuet, Comédie, 5. Vous croyez [mes vers] à grands pas chez la postérité Courir marqués au coin de l'immortalité, Boileau, Épître X. La postérité distingue les louanges qu'on a données à différents princes ; elle confirme les unes, et déclare les autres de viles flatteries, Fontenelle, Dial. I, Morts anc. mod. Il [J. B. Rousseau] a fait une ode à la postérité ; mais la postérité n'en saura rien, le siècle présent l'a déjà oubliée, Voltaire, Lett. d'Argens, 2 janv. 1739. La postérité ne commence proprement qu'au moment où nous cessons d'être ; mais elle nous parle longtemps auparavant, Diderot, Mém. t. III, p. 218 dans POUGENS. La postérité pour le philosophe, c'est l'autre monde de l'homme religieux, Diderot, ib. p. 224. Si l'envie pressante que nous avons de jouir continue à augmenter notre indifférence pour la postérité…, Buffon, Exp. sur les végét. 2e mém.

    Fig. Si vous devenez des objets d'effroi pour la génération présente ; si vous n'offrez aux étrangers, cette postérité vivante, que la plus sombre des routes de la liberté…, Mirabeau, Collection, t. III, p. 196.

HISTORIQUE

XVe s. Pour luy, ses hoirs et posteritez quelconques, De la Marche, Mém. p. 40, dans LACURNE.

XVIe s. Longue posterité, ces vers tu pourras lire Avec estonnement ; qui les lit les admire, Desportes, Tombeau de Desportes. Postposant tout gain, et ayant esgard au seul profit de la posterité, Paré, Dédicace.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. posteritat ; espagn. posteridad ; du lat. posteritatem, de posterus (voy. POSTÈRES).