« précepte », définition dans le dictionnaire Littré

précepte

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

précepte

(pré-sè-pt') s. m.
  • 1Ce qui est recommandé comme règle et enseignement. Que penses-tu que soit un art ? un recueil de préceptes qu'on met en pratique pour une fin utile à la vie de l'homme, Perrot D'Ablancourt, Lucien, Parasite. Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n'être plus en état de donner de mauvais exemples, La Rochefoucauld, Réfl. 93. Ses exemples n'affaiblissaient pas ses préceptes, Fléchier, Duc de Mont. Les préceptes ne sont autre chose que des observations qu'on a faites sur ce qu'il y avait de beau et de défectueux dans les discours qu'on entendait, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. XI, 2e part. p. 649, dans POUGENS. Les préceptes sont toujours venus après l'art ; Tisias fut le premier qui recueillit les lois de l'éloquence, dont la nature donne les premières règles, Voltaire, Dict. philos. Éloquence. L'Art poétique de Boileau est admirable, parce qu'il dit toujours agréablement des choses vraies et utiles, parce qu'il donne toujours le précepte et l'exemple, Voltaire, Dict. phil. Art politique. Un choix de préceptes moraux tirés de Sénèque, et mis en ordre par un habile professeur, fournirait d'excellentes leçons de sagesse à de jeunes élèves, Diderot, Claude et Nér. I, 122. Puissiez-vous donner encore longtemps l'exemple et le précepte ! D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 27 nov. 1777. J'ai déjà dit, Monseigneur, que les préceptes ne nous apprennent jamais mieux ce qu'il faut faire, que lorsqu'ils nous font remarquer ce qu'il faut éviter, Condillac, Art d'écr. II, 1.
  • 2Commandement. Les lois humaines, faites pour parler à l'esprit, doivent donner des préceptes et point de conseils, Montesquieu, Espr. XXIV, 7. La religion, faite pour parler au cœur, doit donner beaucoup de conseils et peu de préceptes, Montesquieu, ib.

    Particulièrement, commandements de Dieu, de l'Église, et ce qui est ordonné par l'Évangile. En vérité, les préceptes chrétiens sont les plus pleins de consolations ; je dis plus que les maximes du monde, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 7. Un roi sage, ainsi Dieu l'a prononcé lui-même… Craint le Seigneur son Dieu, sans cesse a devant lui Ses préceptes, ses lois, ses jugements sévères, Racine, Athal. IV, 2. C'est un commencement de salut que d'accomplir le précepte, Massillon, Carême, Motifs de conv. Que deviendraient les peines et les récompenses, les menaces et les promesses, en un mot tous les préceptes de la loi, s'il ne dépendait pas de l'homme de les accomplir ou de les violer ? Diderot, Opin. des anc. phil. (juifs).

HISTORIQUE

XIIe s. Citeains i mist et borjois ; Si lor dona preceps et lois, Que pais et concorde tenissent, Brut, 1292. Deus le m'a dit, que je murrai, Quant son precept trespasserai, Adam, mystère, p. 14.

ÉTYMOLOGIE

Lat. praeceptum, de praecipere, commander, qui vieut de prae, en avant, et capere, prendre.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PRÉCEPTE. - HIST. Ajoutez :

XIVe s. La mer, qui est aspre et amere, Senefie, c'est chose clere, Les aspres precès de la loy, Macé, Traduction de la Bible, f° 1, verso, 1re col.