« prosateur », définition dans le dictionnaire Littré

prosateur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

prosateur

(pro-za-teur) s. m.
  • Celui qui écrit principalement en prose. J'ai fait prosateur, à l'imitation de l'italien prosatore, pour dire un homme qui écrit en prose, Ménage, Dict. J'établirai que le français de nos poëtes est bien différent de celui de nos orateurs, ou, pour parler Ménage, de celui de nos prosateurs, Vaugelas, Rem. Obs. de M***, p. 390, dans POUGENS. Pauvre ignorant ! s'écria Fabrice, tu ne sais pas que tout prosateur qui aspire aujourd'hui à la réputation d'une plume délicate, affecte cette singularité de style, ces expressions détournées qui te choquent, Lesage, Gil Blas, VII, 3. Il est aisé d'être prosateur, très difficile et très rare d'être poëte, Voltaire, Dict. phil. Vers. Les plus anciens prosateurs, Phérécyde de Scyros et Cadmus de Milet, sont postérieurs à Homère d'environ quatre cents ans, Condillac, Hist. anc. III, 10. Le plus célèbre écrivain de notre nation et de notre siècle [Voltaire] faisait des sermons de ce grand orateur une de ses lectures les plus assidues ; Massillon était pour lui le modèle des prosateurs, comme Racine est celui des poëtes, D'Alembert, Éloges, Massillon. Il n'en est pas de même dans la littérature française, dit Corinne, en s'adressant au comte d'Erfeuil, vos prosateurs sont souvent plus éloquents et même plus poétiques que vos poëtes, Staël, Corinne, VII, 1.

ÉTYMOLOGIE

Ce mot s'est établi malgré l'objection de Bouhours, qui le trouvait mal fait, parce que cela supposait un verbe proser : objection qui n'est pas bonne ; car proser était déjà dans Régnier. Quoi qu'il en soit, prosator se trouve dans de très anciens textes du moyen âge. Autrefois, au lieu de prosateur, qui n'existait pas, on disait orateur.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PROSATEUR. Ajoutez : - REM. Prosateur était assez peu usité du temps de Le Sage pour qu'il l'ait écrit en italique dans Gil Blas, VII, 13.