« régenter », définition dans le dictionnaire Littré

régenter

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régenter

(ré-jan-té) v. n.
  • 1Être régent dans un collége. Il régente dans tel collége. Denys le tyran, régentant à Corinthe, La Mothe le Vayer, Vertu des païens, II, Pythagore.
  • 2 Fig. Dominer, gouverner, faire la leçon. Vous ne me reconnaissez plus ; me voilà une vraie commère [s'occupant de la nourrice et de l'enfant de Mme de Grignan] ; je m'en vais régenter dans mon quartier, Sévigné, 8 avr. 1671. Langlée régentait au Palais-royal, chez M. le Grand et chez ses frères, Saint-Simon, 75, 231. Tout y régente, et c'est là qu'à bon titre Les ânes mêmes sont docteurs, Lamotte, Fabl. I, 2.
  • 3 V. a. Faire une classe en qualité de régent (vieilli en cet emploi). Il a longtemps régenté la troisième. Le P. Sanlecque, religieux de Sainte-Geneviève, excellait à régenter l'éloquence et les humanités, Saint-Simon, 352, 131.

    Fig. Enseigner comme un régent. La grammaire, qui sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait, la main haute, obéir à ses lois, Molière, F. sav. II, 6. La vieillesse est toujours sujette à radoter ; Cependant les vieillards veulent nous régenter, Destouches, Irrésolu, II, 10. D'ignorants barbouilleurs qui ont assez d'amour-propre pour régenter devant le public un homme qui en sait cent fois plus qu'eux, La Harpe, Cours de litt. t. VIII, p. 230.

HISTORIQUE

XVe s. [Un vieux roi] estoit fort ancien pour regenter [gouverner], Perceforest, t. IV, f° 66.

XVIe s. Edouard qui regenta [gouverna] si longtemps nostre Guienne, Montaigne, I, I. Cette amitié qui possede l'ame, la regente en toute souveraineté, Montaigne, I, 216. Les enfants en nos jours regentent les plus vieux sur les lois ecclesiastiques, Montaigne, I, 400. Quand Platon faict le legislateur, il emprunte un style regentant et asseverant, Montaigne, II, 244.

ÉTYMOLOGIE

Régent.