« réplique », définition dans le dictionnaire Littré

réplique

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

réplique

(ré-pli-k') s. f.
  • 1 Terme de palais. Réponse sur ce qui a été répondu ; réponse à la réponse de la partie adverse. Cet avocat est fort sur la réplique. Il demande à être entendu en réplique. Vous prétendez que, si votre Démosthène était chargé de votre cause, il la mettrait hors de réplique, Diderot, Lett. à Falconet, févr. 1766.

    Par extension. Encore un petit mot, et puis plus : c'est pour commencer une manière de duplique à votre réplique, Sévigné, à Bussy, 28 août 1668.

    Terme de droit romain. Exception opposée par le demandeur à l'action principale, contre l'exception opposée par le défendeur.

  • 2Il signifie simplement aussi réponse à ce qui a été dit ou écrit. Je vois… Que le temps se va perdre en répliques frivoles, Corneille, Othon, I, 4. Sans dot ! ah ! il n'y a pas de réplique à cela ; on le sait bien ; qui diantre peut aller là contre ? Molière, l'Av. I, 7. Le roi prit la parole… et fit un signe de tête à l'ambassadeur qui lui fit comprendre qu'il ne voulait pas de réplique, Sévigné, 109. Une décision qui ne souffre aucune réplique, Bossuet, Hist. II, 4. Il faut que vous soyez capable de tout ; que je ne vous voie jamais, et point de réplique, Marivaux, Fausses confid. III, 9. J'ai vu dans le billet de Laure un argument auquel votre cœur n'a point de réplique, Rousseau, Hél. VI, 4. C'est ainsi que la réplique doit partir sur le trait qui la sollicite, Marmontel, Œuv. t. VI, p. 486. Un avantage que semble avoir l'éloquence de la chaire sur celle du barreau, c'est que l'orateur parle seul et n'est point exposé à la réplique, Marmontel, ib. t. VI, p. 38. Elle devinait la pensée, et ses répliques étaient des flèches qui jamais ne manquaient le but, Marmontel, Mém. V. Dans les cas difficiles à juger, une bourse d'or me paraît toujours un argument sans réplique, Beaumarchais, Barb. de Sév. IV, 1.
  • 3 Terme de théâtre. Le dernier mot que dit un acteur avant que son interlocuteur prenne la parole. Être attentif à la réplique. Ce qui avait étourdi tous les autres acteurs, et fait manquer à tous moments les répliques du dialogue et tous les effets de la scène, Marmontel, Mém. VI. Bonjour, Crispin, bonjour ; allons donc, à vous, puisque je vous donne la réplique, Picard, Vieux comédien, sc. 21. Aucun vers ne m'arrête ; Je cours à ma réplique, Delavigne, les Comédiens, V, 6.

    L'Académie dit qu'en ce sens on prononce souvent replique.

    C'est aussi la réponse que fait un acteur à ce qui vient d'être dit par un autre. Ma réplique a manqué, ces vers sont ajoutés, Rotrou, St Genest, IV, 5.

  • 4 Terme de musique. Répétition ; il se dit des octaves qu'on regarde comme n'étant proprement que la répétition du son dont elles sont les octaves. L'intervalle redoublé est celui qui passe l'étendue d'une octave ; il est toujours la réplique d'un intervalle simple, Rousseau, Dissert. sur la mus. mod.

    La répétition que fait un instrument d'une phrase de chant déjà exécutée par un autre instrument ou par la voix.

    Se dit quelquefois pour réponse, en parlant d'une fugue.

  • 5 Terme d'archéologie. Répétition, double d'un monument figuré. La réplique d'un camée.

HISTORIQUE

XVe s. Et pour ce, sans faire repliques, Desploiez tout vostre panier, Orléans, Chanson, 79.

XVIe s. Responses, dupliques, repliques, tripliques, quadrupliques…, Montaigne, III, 63. Chose bien dite n'a replique ne redite, Cotgrave Je suis muet, quand leur langue me poind ; Toute replique est tarie en ma bouche, Desportes, Œuv. chrest. XVIII, psal. 38.

ÉTYMOLOGIE

Voy. RÉPLIQUER.