« redite », définition dans le dictionnaire Littré

redite

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

redite

(re-di-t') s. f.
  • 1Répétition fréquente. Nos meilleurs livres modernes ne sont que les redites et les copies des livres anciens, ou, pour le plus, que leurs gloses et leurs paraphrases, Guez de Balzac, liv. XII, lett. 18. C'est le propre de la passion d'user des redites, et d'exprimer la même pensée avec toutes les paroles qui se présentent, Vaugelas, Rem. not. Th. Corn. t. II, p. 916, dans POUGENS. Tout ce qu'il disait était court, précis, nerveux ; jamais il ne faisait aucune redite, Fénelon, Tél. X. Il est impossible que vous ne tombiez dans une infinité de redites, et les redites ont un droit d'ennuyer qu'elles ne perdent jamais, Fontenelle, Lett. galant. 21. Les confessions ne sont plus que des redites qui se ressemblent, Massillon, Carême, Tiéd. 1. Ce conte [de l'œuf tenant sur sa pointe] est rapporté du Brunelleschi, grand artiste, qui réforma l'architecture à Florence, longtemps avant que Colombo existât ; la plupart des bons mots sont des redites, Voltaire, Mœurs, 145. Non-seulement on lui pardonne [à Massillon] ces douces et tendres redites, mais on lui sait gré du motif touchant qui les multiplie, D'Alembert, Éloges, Mass. Il [l'abbé de Saint-Pierre] consentait même qu'on se moquât de ses redites, pourvu qu'en se moquant on les citât, D'Alembert, Éloges, l'Ab. de St-P.
  • 2Il s'emploie quelquefois pour rapports, commérages. Monsieur l'avait aussi découvert [que Vardes était un fourbe] par des redites qu'il [Vardes] avait faites entre le roi et lui, La Fayette, Hist. Henr. d'Anglet. III.

HISTORIQUE

XVe s. Faulcette confite En plaisant parler, Laissez la aller, Car je la despite. Ce n'est que redite De tant l'esprouver, Orléans, Rondel.

XVIe s. Les vieillards perdent la souvenance de leurs redictes, Montaigne, I, 46. La redicte est partout ennuyeuse, feust-ce dans Homere, Montaigne, IV, 87. Les rues estoient toutes pleines de Parisiens, qui ne pouvoient se rassasier de la redicte de cette nouvelle, Carloix, VIII, 41. Chose bien dite n'a replique ne redicte, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Redit.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

REDITE. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Grand plenté de parolles controuvées et de redictes, J. le Bel, Vrayes chroniques, t. I, p. 2.