« reflet », définition dans le dictionnaire Littré

reflet

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reflet

(re-flè ; le t ne se lie pas dans le parier ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des re-flè-z argentés) s. m.
  • 1Réflexion de la lumière ou de la couleur d'un corps sur un autre. Les reflets des nuages sur les champs. Tous deux ont la tête garnie de petites plumes à demi relevées en huppe noire, à reflets verts et violets, Buffon, Ois. t. VIII, p. 325. Ce sont ces reflets infinis des ombres et des corps qui engendrent l'harmonie, Diderot, Essai sur la peint. ch. 3. Nos pensées sont susceptibles de différents coloris : séparées, chacune a une couleur qui lui est propre ; rapprochées, elles se prêtent mutuellement des nuances, et l'art consiste à peindre ces reflets, Condillac, Art d'écr. II, 6. Tels, dans l'airain brillant où flotte une eau tremblante, Le soleil…, croise son jeu mobile… Et des murs aux lambris rapidement promène Des reflets vagabonds la lueur incertaine, Delille, Én. VIII. Le perfide reflet [de la lune sur les armes] les a trahis tous deux, Delille, ib. IX. Le reflet c'est la lumière renvoyée frappant dans la demi-teinte un corps solide, et il ne faut pas que le jour ait l'air de passer à travers la toile, Th. Gautier, Feuilleton, Moniteur universel, 9 mai 1868.

    Fig. Saisir, dans les caractères, tous les reflets des vertus sur les vices, et des vices sur les vertus, Marmontel, Œuv. t. IV, p. 411. La littérature, qui n'est que le reflet des mœurs, La Harpe, Cours de lit. t. VII, Introd. p. 54, dans POUGENS. Le siècle de la reine Anne ne fut qu'une espèce de prolongement ou de reflet [du siècle de Louis XIV], Chateaubriand, Génie, II, III, 5.

  • 2Il s'est dit dans le sens de réflecteur. Je vous supplie d'engager M. le duc d'Aumont à ne pas faire mettre de lustres sur le théâtre [de Fontainebleau] ; nous avons ici l'expérience que le théâtre peut être très bien éclairé avec des bougies en grand nombre et des reflets dans les coulisses, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 oct. 1748.

ÉTYMOLOGIE

Voy. REFLÉTER. Reflet n'est pas dans l'édition du Dictionnaire de l'Académie de 1696 ; il n'apparaît que dans celle de 1718 sous l'orthographe reflex, et avec la remarque que quelques-uns disent reflès ou reflet. Reflets, au pluriel, est comme terme de peinture dans Furetière, 2e éd. 1701. Dans ces circonstances, on reconnaît qu'un moment il y a eu influence de l'italien riflesso, de riflettere (voy. RÉFLÉCHIR).