« renchérir », définition dans le dictionnaire Littré

renchérir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

renchérir

(ran-ché-rir)
  • 1 V. a. Rendre plus cher, d'un prix plus élevé. Il [Louis XI] entrait dans les moindres détails de la police, et il punit sévèrement les boulangers, qui avaient fait une cabale pour renchérir le pain, Duclos, Œuv. t. III, p. 335.
  • 2 V. n. Devenir plus cher. Tout renchérit.
  • 3 Fig. Dire, faire plus qu'un autre. Mais sur tout certain Grec renchérit et se pique D'une élégance laconique, La Fontaine, Fabl. VI, 1. Mon sentiment n'est pas qu'on prenne la méthode De ceux qu'on voit toujours renchérir sur la mode, Molière, Éc. des mar. I, 1. Pour renchérir par-dessus son maître, Hamilton, Gramm. 7. Rien n'est plus contagieux que l'erreur appuyée d'un grand nom ; aussi plusieurs écrivains, se prévalant de l'autorité de Pline, ont renchéri sur le merveilleux de son récit, Buffon, Ois. t. IX, p. 135. On peut, après une périphrase, en ajouter une seconde, une troisième, et ce sera fort bien, pourvu qu'elles expriment chacune des accessoires qui renchérissent les uns sur les autres, Condillac, Art d'écrire, II, 3. Lucain était jeune, et l'ambition d'un jeune homme est d'étonner en renchérissant sur lui-même, Marmontel, Œuv. t. V, p. 8.

    Particulièrement. Renchérir sur quelqu'un, dire des choses vraies ou fausses, plus extraordinaires que celles qu'il dit. À renchérir sur lui, voyons, que je m'amuse, Collin D'Harleville, M. de Crac, SC. 1.

HISTORIQUE

XIIIe s. Aucun sunt qui acatent [achètent], qui, por renquierir le marcié, acatent par teles conditions que…, Beaumanoir, XLIV, 20.

XVe s. Ne rencherirent les vivres, qu'on n'eust la denrée pour un denier, aussi bien qu'on avoit par avant qu'ils [des étrangers] vinssent, Froissart, I, I, 32. Fortune, vueilliez moy laissier En paix une fois, je vous prie ; Trop longuement, à vray compter, Avez eu sur moy seigneurie ; Tousjours faictes la rencherie Vers moy, et ne voulez ouïr Les maulx que m'avez fait souffrir, Orléans, Bal. 40.

XVIe s. Le roy estoit distingué de son peuple d'une plaisante maniere et bien rencherie : il avoit une religion à part, Montaigne, I, 326. Poppea masquoit ses beautez pour les rencherir à ses amants, Montaigne, III, 5. Le roi exagera le fait par parolles si violentes, criant que c'estoit lui qui estoit blessé [lors de la blessure de Coligny] ; la roine mere le r'encherit, disant que c'estoit toute la France, D'Aubigné, Hist. II, 14. Et de tant que je me montrois affectionné à avoir son secret, de tant plus il faisoit le rencheri, Paré, XXV, 32.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et enchérir ; Berry, renchardir.