« retraire », définition dans le dictionnaire Littré

retraire

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retraire

(re-trê-r') v. a.
  • Il se conjugue comme traire. Terme de jurisprudence. Exercer un retrait. Retraire un héritage, des fonds.

    On dit plus souvent retirer.

HISTORIQUE

XIIe s. Il velt de nostre terre la franchise retraire [ôter], Sax. XXX. Je ne m'en puis mie ariere retraire, Couci, II.

XIIIe s. Poi estoit eure que on ne feist saillies ; mais je ne vos puis mie tout retraire [raconter], Villehardouin, LXXVI. Bien avez oy dire et mainte fois retraire, Que traïson et meurtre convient qu'en la fin paire [paraisse], Berte, LXIX. Après fu Viellece portraite, Qui estoit bien ung pié retraite [diminuée] De tele cum el soloit estre, la Rose, 340. Ne puent as vilains retraire [ils ne peuvent tenir des inclinations des vilains] Por noreture qu'il en aient ; à lor gentillece retraient, Roi Guillaume, p. 94. Les VII rivieres s'espandent par le pais et cuevrent les terres pleinnes ; et quand elles se retraient…, Joinville, 219.

XVe s. Or me veux retraire à la droite matiere commencée, Froissart, I, I, 4. Quelque petit chasteau-rocher où il se sera retraict, Commines, V, 18.

XVIe s. Il redoubtoit fort le peuple, pource qu'il sembloit retraire un peu de visage à Pisistratus, Amyot, Péric. 11. Il jeta en terre devant luy un cuyr tout sec et retrait de grande secheresse, puis…, Amyot, Alex. 108. Voyez-vous bien là ceste rose Qui s'est toute retraicte et close Vers le soir ? Marot, IV, 173. Si le lignager retrait [exerce le droit de rachat] sur le seigneur, il lui paiera ses droits, Loysel, 426. Et seront frottées principalement les parties retraictes [rétractées], Paré, VII, 10.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. retraire ; espagn. retraer ; portug. retrahir ; ital. ritrarre ; du lat. retrahere, de re, et trahere, tirer (voy. TRAIRE).