« revenu.2 », définition dans le dictionnaire Littré

revenu

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

revenu [2]

(re-ve-nu) s. m.
  • 1Ce qu'on retire annuellement d'un bien, d'une pension, d'une rente. Jean s'en alla comme il était venu, Mangeant son fonds avec son revenu, La Fontaine, Épitaphe. N'imite point ces fous dont la sotte avarice Va de ses revenus engraisser la justice, Boileau, Ép. II. Leibnitz avait un revenu très considérable, et vivait toujours assez grossièrement, Fontenelle, Leibnitz. N'avais-je pas sujet de concevoir l'espérance d'une merveilleuse fortune, en m'établissant un revenu sur les sottises d'autrui ? Fontenelle, Dial. I, Morts anc. et mod. Les ilotes, qui étaient une espèce d'esclaves, cultivaient leurs terres [des Lacédémoniens], et leur en rendaient un certain revenu, Rollin, Traité des Ét. V, 3e part. ch. 2. Un astrologue, un moine, un chimiste effronté Se font un revenu de sa crédulité du public], Voltaire, Ép. 46. Cette république [Genève] fabriquait pour plus de dix millions de montres par an ; et c'est avec ce produit bien économisé qu'elle a acquis pour six millions de revenus sur les finances de Votre Majesté, Voltaire, Pol. et lég. Au roi en son conseil.

    Fig. À la fin j'ai connu Que la fidélité n'est pas grand revenu, Régnier, Sat. II.

    Dans l'ancien langage précieux. Cette proposition peut-elle être avancée par une personne qui ait du revenu en sens commun ? Molière, Crit. 3.

  • 2Revenus casuels, certains profits qui ne sont pas compris dans les revenus ordinaires.
  • 3Revenus publics, ou revenus de l'État, tout ce que l'État retire des contributions et de ses propriétés. Les revenus de l'État sont une portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l'autre, Montesquieu, Esp. XIII, 1. L'avantage d'un État libre est que les revenus y sont mieux administrés, Montesquieu, Rom. 4. La sottise, la folie et les vices font partout une partie du revenu public, Voltaire, Mœurs, 102. Ce roi [Louis XII] n'avait environ que treize millions de revenu ; mais ces treize millions en valent environ cinquante d'aujourd'hui, Voltaire, Mœurs, 114.

HISTORIQUE

XVIe s. L'augmentation du revenu publicque, Montaigne, III, 251.

ÉTYMOLOGIE

Revenu 1. Autrefois on disait revenue : XIVe s. Toutes les revenues de ladite ville, Du Cange, accensare. Wallon, rivnow, s. f.