« rhume », définition dans le dictionnaire Littré

rhume

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rhume

(ru-m') s. m.
  • 1Terme vulgaire, synonyme de bronchite ou inflammation de la membrane muqueuse des bronches. Cela est étrange, que moi, qui vous ai tant fait la guerre d'être trop craintive en ce qui regarde votre santé, ai pris à cette heure cette même humeur pour ce qui vous regarde, et qu'un rhume que vous avez me tourmente plus qu'une fièvre continue que j'aurais, Voiture, Lett. 108, à Mme de Sablé. Vous toussez fort, madame… - C'est un rhume obstiné, sans doute ; et je vois bien Que tous les jus [de réglisse] du monde ici ne feront rien, Molière, Tart. IV, 6. Le petit Péquet était au chevet de mon lit pour un épouvantable rhume qui sera passé quand vous recevrez cette lettre, Sévigné, 28. Le rhume à son aspect [d'un mauvais médecin] se change en pleurésie, Boileau, Art p. IV.

    On dit aussi rhume de poitrine ou de gorge.

  • 2Rhume négligé, commencement de diverses espèces de phthisies.
  • 3Rhume de cerveau, ou, absolument, rhume, synonyme de coryza. L'autre aussitôt de s'excuser, Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire Sans odorat, La Fontaine, Fabl. VII, 7. De légers engorgements des sinus frontaux, que le public appelle rhumes de cerveau, Des Essartz, Instit. Mém. scienc. t. I, p. 452.

HISTORIQUE

XIIIe s. Me prist… un reume si grant en la teste, que le reume me filoit de la teste parmi les nariles, Joinville, 237.

XVe s. …l'impost, les quatriemes, Peste des biberons, Faute d'un peu de vin, feront mourir de rheumes Les pauvres compaignons, Basselin, XXVIII.

XVIe s. La douleur de teste se recognoit à la reume, quand le bœuf jette en abondance par les yeux et la bouche, De Serres, 978. Aucuns l'appellent [la goutte] descente, rheume ou catarre, parce que le nom de goute est odieux, principalement aux jeunes gens, Paré, XXI, 1. Et parce qu'en la vieillesse nous apportons le palais encrassé de rheume…, Montaigne, II, 18.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. reuma, s. f. ; espagn. et ital. reuma ; du lat. rheuma, qui vient de ῥεῦμα, fluxion, de ῥεῖν, couler, fut. ῥεύσω ; sanscr. sru, couler ; comparez le lat. rivus, ruisseau.