« ruisseler », définition dans le dictionnaire Littré

ruisseler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

ruisseler

(rui-se-lé) v. n.

Il se conjugue comme appeler.

  • 1Couler à la manière d'un ruis seau. L'eau ruisselait par divers endroits. Le sang des victimes fumait de tous côtés ; on le voyait ruisseler dans les profondes coupes d'or et d'argent, Fénelon, Tél. IX. Abel !… il n'est donc plus ? une sueur mortelle De son front pâlissant sur ses membres ruisselle, Gilbert, M. d'Ab. VIII.

    Le sang ruisselle, des meurtres nombreux sont commis. On a vu ruisseler le plus pur sang des citoyens par d'innombrables proscriptions, Fénelon, Dial. des morts anc. (César, Caton). Le sang ruisselle à Rome, Octave dort en paix, Voltaire, Triumv. IV, 3.

    Par extension. Il [l'Indien] s'incline, il chante, il adore L'astre d'où ruisselle le jour, Lamartine, Harm. II, 8.

    Fig. Cette iniquité publique et scandaleuse qui repoussait loin des dignités du sanctuaire la portion saine et laborieuse de l'ordre ecclésiastique, qui faisait ruisseler, dans le sein de l'oisiveté et de l'ignorance, tous les trésors de la religion et des pauvres…, Mirabeau, Collection, t. IV, p. 336.

  • 2Il se dit des corps sur lesquels un liquide coule. …Eh ! mon Dieu n'est point un Dieu cruel ; On ne voit point de sang ruisseler son autel, Chaulieu, à la Fare, 1.

    Fig. Tout l'empire ruisselait du sang des martyrs, Bossuet, Hist. I, 10.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XVIe s. Et que l'eau qui ruisselle Console la querelle Des oiseaux voyageurs, Yver, p. 574. Las ! je n'esteins par mes pleurs ruisselans De ces beaux yeux une seule estincelle, Desportes, Amours d'Hippolyte, XXXII.

ÉTYMOLOGIE

Ruisseau, par l'intermédiaire de ruissel ; Berry, riauler.