« scorpion », définition dans le dictionnaire Littré

scorpion

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

scorpion

(skor-pion ; en vers, de trois syllabes) s. m.
  • 1Animal de la classe des arachnides pulmonaires, qu'on rencontre dans le sud de l'Europe, et dont la queue est armée d'un dard qui présente au-dessous de sa pointe plusieurs ouvertures communiquant avec une glande à venin. Ceux qui au rapport de saint Hierôme étaient compagnons des serpents et des scorpions…, Guez de Balzac, lett. II, liv. VI.

    Huile de scorpion, huile dans laquelle on a fait mourir des scorpions, et qu'on croyait bonne contre la piqûre du scorpion. Je vous prie, ma fille, quoi qu'on dise, de faire faire de l'huile de scorpion, afin que nous trouvions en même temps les maux et les médecines, Sévigné, 153.

  • 2Le huitième signe du zodiaque, celui qui, par suite de la révolution annuelle de la terre, semble parcouru par le soleil, à peu près du 20 octobre au 20 novembre [on met une S majuscule]. Dans la constellation du Scorpion on distingue une étoile de première grandeur appelée Antarès ou Cœur du Scorpion. Le Scorpion brûlant déjà loin d'Érigone S'écarte avec respect, et fait place à ton trône [d'Auguste], Delille, Géorg. I. Sa triste apothéose d'Octave, surnommé Auguste, à qui il [Virgile] dit que… le Scorpion se retire pour lui laisser une place dans le ciel : le Scorpion aurait mieux fait de s'allonger pour percer de son aiguillon l'auteur des proscriptions, Voltaire, Singul. de la nat. X.

    Les Serres du Scorpion, le septième des signes du zodiaque, que l'on nomme le plus souvent la Balance.

  • 3Nom que l'on donne quelquefois à la tortue à longue queue.
  • 4 Terme d'antiquité. Genre de petite baliste.
  • 5Nom d'un ancien canon.

HISTORIQUE

XIIe s. Le scorpiun resenblent [vos lettres ressemblent au scorpion] al chief e al partir, Qui volt deriere poindre et devant conjoïr, Th. le mart. 85.

XIIIe s. Renart, Renart, dist li Lions, Ci voi de tiex escorpions Qui vos vendront encui l'otrage Que fet avez en vostre aage…, Ren. 11596.

XVe s. Se son pere les avoit battus de verges, il les battoit d'escorpions, Hist. de la toison d'or, t. II, f° 128, dans LACURNE.

XVIe s. …Comme sont les pistoles, pistolets, petits bidets, et autres semblables, petits lezards et scorpions, que l'on peut aisement cacher dedans les chausses, Paré, IX, préf. Antonius Benivenius dit avoir eu un serviteur, lequel fut piqué d'un scorpion, et tout subit lui survint une sueur froide comme glace, Paré, XXIII.

ÉTYMOLOGIE

Berry, escorpion ; provenç. et espagn. escorpion ; catal. escorpé ; ital. scorpione ; du lat. scorpionem, qui vient de σϰορπίος, lequel paraît provenir du sémitique : hébreu, akarab.