« sensualité », définition dans le dictionnaire Littré

sensualité

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sensualité

(san-su-a-li-té) s. f.
  • 1Attachement aux plaisirs des sens. La sensibilité du cœur n'est point un crime en elle-même, mais c'est le principe de bien des crimes, car aisément elle se change en sensualité, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 296. C'est bien moins de la sensualité que de la vanité qu'il faut préserver un jeune homme entrant dans le monde, Rousseau, Ém. IV.

    Boire avec sensualité, boire avec un vif plaisir, avec volupté.

  • 2 Au pluriel, plaisirs sensuels. Quand il [Jésus-Christ] comparera tous ces principes de détachement de soi-même, de renoncement à soi-même, avec nos injustices, avec nos vengeances, avec nos sensualités, Bourdaloue, 1er avent, Jugem. dern. p. 59. Au milieu… de tous les abus, de toutes les sensualités, de toutes les dissipations que le monde autorise, Massillon, Carême, Évidence de la loi.

HISTORIQUE

XIIIe s. Deliz [plaisir] est de natural sensualité, qui est commune as bestes, Latini, Trésor, p. 308.

XIVe s. Contrarieté en l'ame entre raison et la sensualité qui lui contrarie et obvie, Oresme, Éth. 31. Et il soit ainsi que ledit Pierre depuis un an en ça, par impatience, fragilité ou diminution de son corps et de sa sensualité, soit devenu tout ydiote, Du Cange, sensualitas.

XVe s. Pense à cecy, mon ame, et y regardes, et clos les huys et portes de ta sensualité, Intern. consol. II, 1.

XVIe s. Ce n'a pas esté son appetit inferieur seulement, ou sensualité, qui l'a alleché à mal…, Calvin, Instit. 177. Lascher en abandon la bride à toute sensualité et à toute gloutenie, Amyot, Lyc. 15. Où sensualité domine, moult est proche la ruyne, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 365.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. sensualitat ; espagn. sensualidad ; ital. sensualità ; du lat. sensualitatem, sensibilité, faculté de percevoir, de sensualis (voy. SENSUEL).