« sirop », définition dans le dictionnaire Littré

sirop

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sirop

(si-ro ; le p ne se prononce jamais ; au pluriel, l's se lie : des si-ro-z excellents) s. m.
  • 1 Terme de pharmacie. Médicament liquide et visqueux, destiné à l'usage interne, qui résulte de l'union de certains liquides avec la quantité de sucre nécessaire pour les en saturer. Qu'à un des coins de la chambre on fera à toute heure des confitures ; qu'une d'elles [demoiselles qui avaient causé le bernement de Voiture] soufflera le fourneau, et l'autre ne fera autre chose que mettre du sirop sur des assiettes pour le faire refroidir et me l'apporter de temps en temps, Voiture, Lett. 9. Elles contribueront au soulagement des malades, pour lesquels elles seront obligées de faire des sirops, onguents, huiles et confitures, Bossuet, Règl. pour les filles propag. foi, III, 11. On connaît qu'un sirop est cuit lorsque, étant refroidi, la dernière goutte fait la perle, Genlis, Maison rust. t. II, p. 136, dans POUGENS.

    Sirop des chantres, sirop fait avec orge mondé, raisins secs, racine de réglisse.

    Sirop de longue vie, sirop purgatif composé avec sucs dépurés de mercuriale, de bourrache et de buglosse, etc.

    Sirop simple ou sirop de sucre, sirop fait avec des blancs d'œufs battus, de l'eau et du sucre.

    Fig. et par plaisanterie. Le sirop de l'aiguière, l'eau.

  • 2Sirop de raisin, sucre non cristallisé qu'on retire du raisin, et qu'on employait, quand le sucre était cher, pour sucrer.
  • 3Dans les sucreries, nom que l'on donne au jus, lorsqu'il a subi quelques manipulations.

    Sirops massés, se dit par opposition à sirops liquides.

HISTORIQUE

XIIIe s. Siros de douce confiture, De quatre herbes plaines de sanité, Chanson à la Vierge, dans Bibl. des chartes, 4e série, t. V, p. 494. Pleine cope d'essyrot à boire por refreschir, G. de Tyr, t. II, p. 69.

XVe s. Cyrop leur fault [aux enfants] ou lectuaire, Deschamps, Miroir de mariage, p. 41. Lequel apoticaire bailla à diverses foiz des pouldres, ysserops…, Du Cange, collatum.

XVIe s. Ainsi font nos medecins, qui mangent le melon et boivent le vin frez, cependant qu'ils tiennent leur patient obligé au syrop et à la panade, Montaigne, IV, 129.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. xarope ; ital. siroppo, sciroppo ; bas-lat. syrupus ; de l'arabe charab, boisson (voy. SORBET).