« souhait », définition dans le dictionnaire Littré

souhait

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

souhait

(souè ; en vers, de deux syllabes sou-è ; le t ne se lie pas ; un souè agréable ; au pluriel, l's se lie : des souè-z agréables) s. m.
  • 1Mouvement de la volonté vers un bien qu'on n'a pas. Ce prince [d'Auvergne] a dans Château Thierri Passé deux mois et davantage ; Rien de meilleur, rien de plus sage Et de plus selon mes souhaits Parmi les grands ne fut jamais, La Fontaine, Poés. mêl. 33. Formez trois souhaits ; car je puis Rendre trois souhaits accomplis, Trois sans plus…, La Fontaine, Fabl. VII, 6. Devenue maintenant, malgré ses souhaits, la principale décoration d'une cour dont un si grand roi fait le soutien, elle est aussi la consolation de toute la France, Bossuet, Reine d'Anglet. À quoi servent les souhaits ? à sentir nos besoins, et non pas à les soulager, Voltaire, Lett. Vaines, 3 oct. 1777.
  • 2Les souhaits de bonne année, les vœux qu'on fait pour quelqu'un à la nouvelle année.
  • 3À vos souhaits, façon de parler familière dont on salue celui qui éternue.
  • 4À souhait, loc. adv. Selon les désirs. Mais rien pour cette fois ne lui vint à souhait, La Fontaine, Fabl. VII, 14. Qu'est ceci ? mon char marche à souhait ! La Fontaine, ib. VI, 18. Vous êtes servi à souhait : un médecin vous quitte, un autre le remplace, Molière, Mal. imag. III, 9. Ma petite maison est bien jolie, vous y trouverez votre logement bien à souhait, pourvu que vous m'aimiez toujours, Sévigné, 135. La jolie chose d'accoucher d'un garçon, et de l'avoir fait nommer par la Provence ! voilà qui est à souhait, Sévigné, 100. C'est [un précepteur] une humeur et des mœurs à souhait, Sévigné, 26 juin 1680. On apercevait de loin des collines et des montagnes… dont la figure bizarre formait un horizon à souhait pour le plaisir des yeux, Fénelon, Tél. I.
  • 5C'est un souhait de roi, fils et fille, se dit de ceux qui n'ont que deux enfants, l'un mâle, l'autre femelle.

    PROVERBE

    Vin sur lait, c'est souhait, lait sur vin, c'est venin.

HISTORIQUE

XIIe s. Al jor del jugement, quant Deux tiendra ses plais, Or ont li pecheor bien jeté lor sohais, Sax. X.

XIIIe s. Car j'espoire merci si lonc tens a, Que tel paine [la peine d'amour] me doit sanler [sembler] souhais, Maetzner, p. 49. Mais haus voloirs sans espoir d'aciever Et simples vis, cors acesmés et gais ; D'itel cose est tous souhais Pour cors grever, ib. p. 20. Et si plus que souhait avoie De tous biens d'humain paradis, Lay d'amours, Jubinal, t. II, p. 191.

XVe s. Celle part tournerent les mariniers, lesquels avoient vent et temps à souhait, Froissart, II, III, 33.

XVIe s. Il n'y a cil qui son souhait ne fasse D'estre avec toi, Marot, II, 29. Si souhaits fussent vrais, pastoureaux seroient rois, Cotgrave À poures cœurs petit souhait, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Voy. SOUHAITER.