« souvenance », définition dans le dictionnaire Littré

souvenance

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

souvenance

(sou-ve-nan-s') s. f.
  • Terme archaïque, mais qui n'est pas hors d'usage. Souvenir. Tout m'est à contre-cœur, hormis leur souvenance, Régnier, Dial. J'ai employé le mot de souvenance dans mon Quinte-Curce ; cependant ce terme a été depuis condamné comme vieux par l'Académie ; il faut dire souvenir en prose, mais en vers souvenance est bon, Vaugelas, Nouv. Rem. p. 438, dans POUGENS. L'âne vint à son tour, et dit : j'ai souvenance Qu'en un pré de moines passant…, La Fontaine, Fabl. VII, 1. Qu'est-ce que l'homme, ô grand Dieu, que vous en faites état et que vous en avez souvenance ? Bossuet, Sermons, Quinquag. 1. Qu'une longue souvenance du passé éclaire un vieillard sur l'avenir, et qu'il la tourne en prévoyance, Marmontel, Œuv. t. X, p. 434. Combien j'ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance ! Chateaubriand, Dern. Abenc. J'ai voulu avant de mourir, jeter un regard sur l'Auvergne, en souvenance des impressions de ma jeunesse, Chateaubriand, Voy. à Clermont.

HISTORIQUE

XIIe s. Pour souvenance des coses devant dites, Tailliar, Recueil, p. 9.

XIVe s. Moult de gens ne ont memoire ne souvenance des biens qu'on leur a faiz, Oresme, Éth. 274.

XVe s. Le plus près de la vérité que j'ay peu et sceu avoir souvenance, Commines, Prol.

XVIe s. Encor on se contente en cest esloignement ; Car l'esprit s'entretient de douces souvenances, Desportes, Diane, I, 69. Les vieillards, à qui la souvenance des choses passées demeure, et ont perdu la souvenance de leurs redictes…, Montaigne, I, 35. Ils ont la souvenance assez pleine, mais le jugement entierement creux, Montaigne, I, 147. Ayez donc souvenance, o tristes amoureux… Qu'il faut craindre toujours et toujours esperer, Marot, VI, 262.

ÉTYMOLOGIE

Souvenir 1 ; bourg. sôvenance ; prov. sovinensa ; anc. catal. sovenenza ; ital. sovenenza.