« substituer », définition dans le dictionnaire Littré

substituer

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substituer

(sub-sti-tu-é), je substituais, nous substituions, vous substituiez ; que je substitue, que nous substituions, que vous substituiez v. a.
  • 1Mettre une chose, une personne à la place d'une autre. Vous voulez que je substitue la définition à la place du défini ; cela ne change jamais le sens du discours, je le veux bien, Pascal, Prov. IV. Ils [les apôtres] laisseront après eux des héritiers ; ils ne cesseront de se substituer des successeurs les uns aux autres, et cette race ne finira jamais, Bossuet, 1re instruct. past. 6. Avec quelle confiance le [M. de Montausier] substitua-t-il [le roi] en sa place dans l'un de ses plus importants et plus indispensables devoirs ? Fléchier, M. de Montaus. Alexandre Sévère, ayant fait rétablir plusieurs ouvrages de Trajan, y fit remettre partout le nom de ce prince, sans souffrir qu'on y substituât le sien, Rollin, Trait. des Ét. 5e liv. 1re part. Quand les enfants commencent à parler, ils pleurent moins ; ce progrès est naturel, un langage est substitué à l'autre, Rousseau, Ém. II. Ce prince [Caligula] faisait transporter de la Grèce en Italie les plus parfaites statues des dieux, auxquelles on coupait la tête pour y substituer la sienne, Diderot, Cl. et Nér. I, 5.
  • 2 Terme de jurisprudence. Appeler quelqu'un à une succession après un autre héritier ou à son défaut. On y trouva [dans le testament de César] qu'il avait adopté Octavius, fils de la fille de sa sœur, pour son fils et son principal héritier ; et qu'il lui avait substitué, en cas de mort sans enfants, Decimus Brutus, un des principaux conjurés, Vertot, Révol. rom. XIV, 282.

    Il se dit de même des héritages qu'on laisse par substitution. Il avait substitué cette terre aux aînés de sa maison. Si mon bien n'était pas substitué, je serais tout à fait ruinée à l'heure que je vous parle, Dancourt, les Agioteurs, II, 13.

  • 3Se substituer, v. réfl. Se mettre en place de. Il n'était plus question de se faire à son gré des pasteurs imaginaires ; ils étaient tous faits, et Grotius avait reconnu qu'ils se substituaient les uns aux autres par un ordre immuable, Bossuet, 2e Instr. sur les passages, Dissert. sur Grotius, 22.

HISTORIQUE

XIVe s. Et fut, en lieu de li, substituez Marcius Oracius, Bercheure, f° 30, verso.

XVIe s. Et au cas que l'un d'eulx [héritiers institués] vienne à defaillir, je substitue en sa part celuy qui survivra, Montaigne, I, 216.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. substituir ; ital. sostituire ; du lat. substituere, de sub, sous, et statuere, établir.