« suif », définition dans le dictionnaire Littré

suif

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

suif

(suif) s. m.
  • 1Corps gras consistant fourni par les ruminants, bœuf, mouton, chèvre, et qui sert à faire la chandelle. La graisse diffère du suif en ce qu'elle reste toujours molle, au lieu que le suif durcit en se refroidissant, Buffon, Quadrup. t. I, p. 248. Ils [les Hottentots de Natal] portent des bonnets faits de suif de bœuf ; et ces bonnets ont huit à dix pouces de hauteur… ils n'appliquent le suif que peu à peu, et le mêlent si bien dans leurs cheveux, qu'il ne se défait jamais, Buffon, Hist. nat. hom. Œuvr. t. v, p. 158. Le meilleur suif est toujours le plus nouveau, le plus ferme et le plus sec, le mieux sonnant et le plus pur, Genlis, Maison rust. t. I, p. 270, dans POUGENS.

    Suif en branche, le suif tel qu'on le tire du corps de la bête et avant d'être fondu ; ainsi dit, parce que, arraché de l'animal, il présente un aspect ramifié.

    La mèche de cette chandelle n'a pas encore pris le suif, le suif, n'étant pas encore liquéfié par la flamme, n'a pas monté dans la mèche.

    Pain de suif, pain de cretons.

  • 2 Terme de harnachement. Cuir en plein suif ou en suif, se dit d'un cuir préparé d'une manière spéciale ; ce cuir est nourri au suif et employé dans son suif.

    Cuir en suif à chair propre, cuir qui, après avoir été préparé comme le précédent, est dégraissé et paré du côté de la chair.

  • 3 Terme de vénerie. Graisse des bêtes fauves.
  • 4 Terme de marine. Préparation où entrent du suif, du soufre, du brai chaud, du savon sec et qu'on étend sur la carène d'un navire. Donner un suif à un vaisseau.

    Fig. et populairement. Un suif, une réprimande. Donner un suif à quelqu'un.

  • 5Arbre à suif, le stillingia sebifera, euphorbiacées, qui est le croton sébifère de certains auteurs.

    Suif végétal, huile concrète qui recouvre les semences de ce végétal, et dont on fait de la chandelle.

  • 6Suif minéral, variété de talc.

HISTORIQUE

XIIe s. Mielz volt à Deu obeir que le seu del multun offrir, Rois, p. 56.

XIIIe s. Nus chandeliers de suif ne puet avoir que un aprentis, se il ne sont si enfant, Liv. des mét. 161. Autant couste li suis que la meche, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 181.

ÉTYMOLOGIE

Norm. sieu (Valogne) ; Berry, souif ; wallon, sew ; patois des Fourgs, su ; prov. ceu, sef, seu ; esp. sebo ; ital. sevo ; du lat. sebum ou sevum. À sebum on compare sapium, résine, sapo, savon, et l'allem. Saft, suc.