« terme », définition dans le dictionnaire Littré

terme

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

terme

(tèr-m' ; au XVIe siècle, terme rime le plus souvent avec des mots en arme) s. m.
  • 1Borne, limite de la carrière. J'ai à voir devant Dieu quel est celui qui me paraîtra le plus avantageux pour arriver à mon terme, qui est toujours le salut, Bourdaloue, Instruct. Choix d'un état de vie, Exhort. t. II, p. 446. Le vulgaire est content s'il remplit son devoir ; Il faut plus au héros ; il faut que sa vaillance Aille au delà du terme et de notre espérance, Voltaire, Tancr. v, 3. Il faut plus de force pour s'arrêter au terme, que pour le passer par la violence de l'impulsion, Duclos, Consid. mœurs, 13.
  • 2Chez les Romains, divinité dont la représentation en forme de borne servait de limite aux héritages et à l'État (il prend une majuscule). Lorsque Tarquin voulut bâtir le Capitole, il trouva que la place la plus convenable était occupée par les statues de beaucoup d'autres divinités ; il s'enquit par la science qu'il avait dans les augures, si elles voudraient céder leur place à Jupiter : toutes y consentirent, à la réserve de Mars, de la Jeunesse et du dieu Terme ; là-dessus s'établirent trois opinions religieuses : que le peuple de Mars ne céderait à personne le lieu qu'il occupait ; que la jeunesse romaine ne serait point surmontée ; et qu'enfin le dieu Terme des Romains ne reculerait jamais ; ce qui arriva pourtant sous Adrien, Montesquieu, Rom. 15.

    Terme de statuaire. Figure d'homme ou de femme dont la partie inférieure se termine en gaîne, et qu'on place ordinairement dans les jardins, au bout des allées et des palissades. Foi de peuple d'honneur, ils lui promirent tous De ne bouger non plus qu'un terme, La Fontaine, Fabl. IX, 19.

    Être planté comme un terme, rester longtemps debout à la même place. Eh bien ! tu restes là comme un terme à me regarder ; va me chercher une voiture, Picard, Deux Philiberts, I, 16.

    Terme marin, celui auquel on donne, au lieu de gaîne, deux queues de poisson entortillées.

    Terme rustique, terme dont la gaîne, ornée de bossages ou de glaçons, porte la figure de quelque divinité champêtre.

    Terme double, celui dont la gaîne porte deux demi-corps, ou deux bustes adossés.

  • 3Fin dans le temps ou dans l'espace. Il n'y a rien autre chose par quoi nos sens soient touchés que cette seule superficie qui est le terme des dimensions du corps qui est senti ou aperçu par les sens, Descartes, Rép. aux 4es obj. 71. Quels termes n'a franchis ma course vagabonde ? Rotrou, Herc. mour. I, 1. Nos termes sont pareils par leur courte durée ; Qui de nous des clartés de la voûte azurée Doit jouir le dernier ? La Fontaine, Fabl. XI, 8. Le voyage d'Auvergne n'aura ni fin ni terme, Sévigné, 384. Que si le temps comparé au temps, la mesure à la mesure, et le terme au terme, se réduit à rien, que sera-ce si l'on compare le temps à l'éternité, où il n'y a ni mesure ni terme ? Bossuet, le Tellier. Je n'entreprends pas, chrétiens, de vous dire la destinée des hérésies de ces derniers siècles, ni de marquer le terme fatal dans lequel Dieu a résolu de borner leur cours, Bossuet, Reine d'Anglet. Alors nous le vîmes… comme un sage pilote… aller droit, comme au terme unique d'une si périlleuse navigation, à la conservation du corps de l'État et au rétablissement de l'autorité royale, Bossuet, le Tellier. Cette mort dans la paix et dans l'espérance du Seigneur qu'il [M. le Tellier] a regardée comme la fin de son travail et le terme de son pèlerinage, Fléchier, le Tellier. Les vainqueurs fatigués… Publiant à la fin le terme du carnage, Voltaire, Orphel. I, 3. L'homme qui ne meurt pas de maladies accidentelles, vit partout quatre-vingt-dix ou cent ans ; nos ancêtres n'ont pas vécu davantage, et depuis le siècle de David ce terme n'a point du tout varié, Buffon, Hist. nat. Hom. Œuv. t. IV, p. 358.

    Être à son dernier terme, être près de mourir. La reine touche presque à son terme fatal, Racine, Phèdre, I, 2. Vous seul [Dieu] voyez si je suis encore loin de ma course, ou si je touche déjà au terme fatal, au delà duquel est la mort et le jugement, Massillon, Carême, Impén. fin. Le roi [Louis XI], voyant que son terme n'était pas éloigné, Duclos, Œuv. t. III, p. 310.

  • 4 Fig. Il se dit dans l'ordre intellectuel et moral. Aller jusqu'au terme où la bonté paternelle finit, Montesquieu, Esp XXIV, 13. Tel a été le dernier terme de son ambition, Rousseau, Ém. IV. La considération que les Indiens ont pour ces animaux est si grande qu'elle a dégénéré en superstition, dernier terme de l'aveugle respect, Buffon, Quadrup. t. v, p. 90.
  • 5Anciennement, en chronologie, les termes des fêtes mobiles étaient certains jours fixes, d'où l'on commençait à compter pour trouver les fêtes mobiles. Le terme de la Septuagésime était le 7 de janvier, etc. Ce calcul n'est plus en usage depuis la réformation du calendrier.
  • 6Temps préfix. Ayant fait cet hiver un effort pour m'échapper [de la cour d'Espagne] devant ce terme [dix ou douze mois], Voiture, Lett. 34. Elle n'a que fureur et que vengeance en l'âme ; Mais, en si peu de temps, que peut faire une femme ? Je n'ai prescrit qu'un jour de terme à son départ, Corneille, Méd. IV, 2.

    Particulièrement, temps préfix d'un payement. Emprunter à long terme. Payer dès que le terme est échu. Somme payable en six termes. Le terme diffère de la condition, en ce qu'il ne suspend point l'engagement, dont il retarde seulement l'exécution, Code civ. art. 1185. Le débiteur ne peut plus réclamer le bénéfice du terme lorsqu'il est en faillite, ib. art. 1188. Le terme de grâce n'est point un obstacle à la compensation, ib. art. 1292.

    Terme de rigueur, terme passé lequel il n'y a plus de délai à obtenir.

    À la bourse, opération à terme, opération dont le règlement n'a lieu qu'à une époque plus ou moins éloignée du moment de la négociation, mais cependant toujours fixée d'avance.

  • 7Espace de trois mois de loyer d'une habitation. Nous sommes restés trois termes dans ce logement.

    Somme à payer au bout du terme. Un tailleur, à qui Mme d'Alain louait quelques chambres dans le fond de la maison, vint un quart d'heure après lui apporter un reste de terme qu'il lui devait, Marivaux, Pays. parv. 3e part. Enfin cette femme m'a payé son terme, Picard, Provinc. à Paris, III, 3.

    La fin du terme. Je déménage au terme.

    Demi-terme, la moitié du terme d'une location. Payer un demi-terme. Il nous a fallu déloger à mi-terme, Regnard, Ret. imprévu, 13.

  • 8Époque naturelle de l'accouchement. Enfant venu à terme. Elle approche de son terme. Elle menaçait d'accoucher avant terme, Hamilton, Gram. 7.

    Fig. Vous devez enfanter un homme ; et cet homme que vous devez enfanter, et à qui vous devez donner une vie nouvelle, c'est vous-même ; votre heure est venue, vous êtes à terme, Bossuet, Sermons, Tristesse des enfants de Dieu, 2.

    Demi-terme, mi-terme, la moitié du temps ordinaire de la grossesse. Faire une fausse couche à mi-terme.

    Demi-terme, sorte d'ajustement que portent les femmes arrivées au demi-terme de leur grossesse.

    Terme se dit aussi des femelles de quelques animaux, jument, vache, chienne, etc. Une vache qui n'est pas encore à terme. Une lice étant sur son terme, La Fontaine, Fabl. II, 7.

  • 9Mot, expression (la scolastique ayant donné à terminus, qui en latin ne signifie jamais que borne, le sens de détermination, de définition, et la transition étant naturelle de définition à expression). Mais peut-être que vous avez jugé que cette fortune [recevoir une lettre de vous, Balzac] était tellement au delà de ce que je devais espérer, qu'il vous fallait avec loisir chercher des termes pour me la rendre croyable, Voiture, Lett. 1. Elle a… insulté mon oreille Par l'impropriété d'un mot sauvage et bas Qu'en termes décisifs condamne Vaugelas, Molière, Femm. sav. II, 6. Que ce soit de cet état même [le scepticisme] qu'il [un incrédule] fasse le sujet de sa joie et de sa vanité, je n'ai point de termes pour qualifier une si extravagante créature, Pascal, Pens. IX, 1, édit. HAVET. Tant il est vrai que tout meurt en lui [l'homme], jusqu'à ces termes funèbres par lesquels on exprimait ces malheureux restes, Bossuet, Duch. d'Orl. Il ne s'agit pas de termes, mais de choses, ni de manières d'expliquer, mais du fonds, Bossuet, 1er avert. 6. Ce terme est équivoque, il le faut éclaircir, Boileau, Art p. I. Elles [les femmes] sont heureuses dans le choix des termes, qu'elles placent si juste, que, tout connus qu'ils sont, ils ont le charme de la nouveauté, La Bruyère, I. Les colères sont plus éloquentes, et l'on se dit des injures plus poliment et en meilleurs termes, La Bruyère, IX. Atticus ne rougit point d'avouer qu'un matelot lui avait appris la véritable signification d'un terme de marine, qu'il avait longtemps ignorée et sur laquelle il s'était trompé, Rollin, Traité des Ét. I, 3. Une infinité de termes antiques se conservent dans des cantons éloignés, tandis que les capitales et les grandes villes varient dans leur langage de siècle en siècle, Voltaire, Mél. hist. Mens. imprim. conspir. Piémont. Quand il faut représenter des idées qui n'ont pas encore été exprimées, on est obligé de se servir de termes qui paraissent contradictoires : et c'est par cette raison que les philosophes ont souvent employé, dans ces cas, des termes étrangers, afin d'éloigner de l'esprit l'idée de contradiction qui peut se présenter en se servant de termes usités, et qui ont une signification reçue, Buffon, Hist. anim. ch. II. On lui reproche [à Hobbes] d'avoir introduit dans sa philosophie des termes nouveaux ; mais, ayant une façon particulière de considérer les choses, il était impossible qu'il s'en tînt aux mots reçus, Diderot, Opin. des anc. phil. (hobbisme). Dire que la cause est égale à son effet, c'est dire, en d'autres termes, que la force est égale au mouvement, Condillac, Art de rais. II, 3.

    Je lui ai dit cela en propres termes, dans les mêmes termes que je viens de rapporter.

    S'exprimer en termes propres, employer les termes convenables à la chose dont on parle.

    Mesurer, peser, composer ses termes, s'exprimer avec réserve, circonspection. Parler de quelqu'un en bons termes, en mauvais termes, en dire du bien, du mal. On parla fort de vous à plusieurs reprises, et en très bons termes, Sévigné, 44.

    Ne pas ménager ses termes, dire avec dureté des choses désagréables. Le duc d'Estrées poussait un peu loin les reproches et les menaces, et ne ménageait point les termes, Sévigné, 28 mars 1689.

  • 10Expression particulière à un art, à une science. Un terme scientifique. C'est un terme de métier. Terme didactique. Termes de droit, de médecine. Un dictionnaire des termes de la marine. Ses mœurs sont inégalement égales, pour parler en termes de notre Aristote, Corneille, le Cid, Avertissement. Aux termes de l'Écriture, l'aumône est une Justice ; ce que nous appelons un don, le sage le nomme une dette, Fléchier, Duc de Montaus.
  • 11Un des éléments de la proposition. Le sujet est le terme essentiel de la proposition. Des deux termes que l'on compare dans une proposition, l'un s'appelle sujet et l'autre attribut, Condillac, Art d'écr. I, 3.

    Terme de comparaison, de relation, chacun des deux objets que l'on compare, qui ont du rapport entre eux. Ce terme de comparaison n'est point exact. Père et fils sont deux termes de relation.

    Fig. L'âme, qui est le terme entre le Père et le Fils, c'est le Saint-Esprit, Chateaubriand, Génie, I, I, 3.

  • 12En logique, les termes d'un syllogisme, les trois termes dont les idées combinées deux à deux forment les trois propositions.

    Le moyen terme, le terme intermédiaire dans le syllogisme.

  • 13En mathématiques, termes d'un rapport, d'une proportion, d'une progression, chacune des quantités qui composent le rapport, la proportion, la progression.

    Fig. Si nous suivons le progrès de l'inégalité dans ces différentes révolutions, nous trouverons que l'établissement de la loi et du droit de propriété fut son premier terme, l'institution de la magistrature le second, Rousseau, Inég. 2e part.

  • 14En algèbre, terme ou monôme, expression telle que ab, entre les parties de laquelle il n'y a signe ni d'addition ni de soustraction. Les termes dont il s'agit sont ceux qui dépendent de la distance du soleil à l'apogée de la lune ; je crois être le premier qui les aie calculés exactement, D'Alembert, Œuv. t. XIV, p. 97.
  • 15Condition. Les affaires de Rome ne vont pas trop bien… on a envoyé par l'ordinaire les termes que l'on a choisis, et je doute qu'on s'en contente, Sévigné, septembre 1690.
  • 16 Au plur. État où est une affaire, position d'une personne à l'égard d'une autre. Voilà à quels termes je suis réduit et comme quoi je vis, Guez de Balzac, liv. I, lett. 8. Mais parlez à son père, et bientôt son pouvoir Remettra son esprit aux termes du devoir, Corneille, l'Illus. com. II, 8. On avait espéré que les propositions des députés des états généraux [de Hollande], qui étaient arrivés le même jour, mettraient les choses en tels termes qu'il ne serait pas besoin de leur envoyer des troupes, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 187. Il lui dit que, quoique deux visites lui fussent pardonnables dans les termes où il était avec elle…, Scarron, Rom. com. I, 22. La chose en est aux termes de n'en plus faire de secret, Molière, Festin, III, 4. En quels termes sommes-nous réduits, s'il n'y a que les jansénistes qui ne se brouillent ni avec la foi ni avec la raison ? Pascal, Prov. II. En vérité, mon père, s'il fallait que le soupçon de calvinisme tombât sur eux [jansénistes] ou sur vous [jésuites], je vous trouverais en mauvais termes, Pascal, ib. XVI. Comme ma connaissance n'allait pas jusque-là, je me vis en termes de ne lui pouvoir répondre, Pascal, ib. XVII. Et ne présume pas que Vénus ou Satan Souffre qu'elle en demeure aux termes du roman, Boileau, Sat. x. Quoique peu accommodé des biens de la fortune, il se tint toujours dans les termes d'un désintéressement parfait, ne prenant rien de ceux qui venaient l'entendre, Fénelon, Socrate. Protestants et premiers chrétiens étaient précisément dans les mêmes termes ; on ne peut trop le répéter ; ils étaient également innocents ou également coupables, Voltaire, Mœurs, Rem. XVI. Il [Pierre le Grand] voulut apprendre de près en quels termes était le régent de France avec l'Angleterre, et si ce prince était affermi, Voltaire, Russie, II, 8. Je ne suis pas ici en termes de pouvoir faire le modeste ; un accusé sur la sellette, qui voit que son affaire va mal, se recommande par où il peut, Courier, Lett. à M. Renouard.

PROVERBES

Qui a terme ne doit rien, on ne peut pas contraindre au payement d'une dette qui n'est pas échue.

Le terme vaut l'argent, quand on a du temps, on a le moyen de se créer des ressources

SYNONYME

1. TERME, LIMITES, BORNES. Le terme est un point ; les limites sont une ligne ; les bornes un obstacle.

2. TERMES, MOTS, EXPRESSIONS. Les termes sont distingués des mots, en ce que ces derniers sont de la langue, et que les premiers sont du sujet, ainsi que les expressions sont de la pensée. L'usage décide des mots, la convenance avec les choses fait la bonté des termes, le tour fait le mérite de l'expression, LAVEAUX.

3. TERMES PROPRES, PROPRES TERMES., Les termes propres sont ceux que l'usage a consacrés, pour rendre précisément les idées que l'on veut exprimer. Les propres termes sont ceux mêmes qui ont été employés par la personne que l'on fait parler ou par l'écrivain que l'on cite.

HISTORIQUE

XIe s. S'il le pot truver dedenz le terme, Lois de Guill. 4. Vendrat li jurz, si passerat li termes, Ch. de Rol. IV.

XIIe s. Le terme [je] vous dirai de vous apareiller : D'ui cest jour en un an soiez prest d'ostoier [entrer en campagne], Sax. XVI. Si metomes un terme prochain, ne demort guaire ; Puis seromes ensemble pour faire au roi contraire, ib. XXX.

XIIIe s. Li termes est près que vos en devés aler, et la compaignie de vos et des Veniciens ne doit durer que jusques à la Saint-Michel, Villehardouin, LXXXVIII. Dedens le termine del couronnement, espousa li marchis de Montferrat l'empereris qui feme l'empereour Kyrsac avoit esté, Villehardouin, CXI. Dame vaillans, pleine de courtoisie, Jugiés se cil doit jà d'amor joïr, Qui met respit en son plus grant desir, Et si ne scet le terme de sa vie, Hist. litt. de la Fr. t. XXIII, p. 653. Sa mere [elle] a tost mandée, n'i fu lonc terme mis, Berte, LXXV. Et jura li rois devant tous que, se li castiaus ne estoit rendus devers le tierme des trives et il les pooit prendre par force, il les feroit tous ocire et mettre à l'espée, Chr. de Rains, 177. Li diex d'amours sans terme metre De leu, ne de tens en sa letre, Toute sa baronie mande, la Rose, 10479. Quant aucun acate [achète] en tele maniere qu'il paiera le pris de le [la] vente à termes, Beaumanoir, XLIV, 37. Car tout se pert souvent par dés ou par luxure, Ou il se monteplie par terme ou par usure, J. de Meung, Test. 380.

XIVe s. Li cevaliers fust trais à fin, Si croi [je crois] ses tiermes fust moult cours…, Jean de Condé, t. II, p. 238. Il [l'hermite] dist : Girars, as-tu en Dieu creance ferme ? Et ciz dist : oïl, sire, non tos jours, mais à terme [par intervalle], Girart de Ross. v. 2079. Il convient souvent user de termes ou de mots propres en la science, qui ne sontpas communement entendus ne congnus de chascun, Oresme, Prol. Et, tout cecy fait, tient ses termes [plaids, assises] le maire chascun jour, environ heure de tierce devant disner et à relevée après disner, Du Cange, terminus.

XVe s. …Que les offres que le roy de Navarre mettoit en termes faisoyent bien à recueillir, Froissart, II, p. 23, dans LACURNE. La fin, qui est le terme de tout œuvre, rend concluse et close toute chose à terme establie, Christine de Pisan, Charles V, I, 12. Et ses termes et façons qu'il tenoit [Louis XI, à propos de son talent à gagner les gens] luy ont saulvé la couronne, Commines, I, 10. J'entendz tenans termes honnestes comme on tient à ambassadeurs [il s'agit d'envoyés chargés d'observer ce qui se passe chez l'étranger sous prétexte d'ambassade], Commines, III, 8. Congnoissoit bien que ledit seigneur de Cran tenoit de mauvais termes audit prince d'Orange, Commines, v, 17. Et pour ce avoit elle tenu ces termes [ce langage], affin que le chevalier fust deceu, Perceforest, t. v, f° 45. Et à cause de l'effroy qu'il fist, y eut plusieurs femmes qui en accoucherent avant terme, J. de Troyes, Chron. 1465. Et pour ce qu'il pourroit sembler à aucuns que il ne suffist mie de dire en termes si generaux… que amour soit bon à qui bien en sait user…, Bouciq, I, 7. Luy tient les plus estranges termes [façons d'agir] que jamais ; car, quand elle le veoit, ne s'en fist qu. moquer, Aresta amorum, p. 160, dans LACURNE.

XVIe s. Après marchoit Bourbon, qui tenoit termes [air, allure] D'un Scipion, quand va donner alarmes…, Marot, J. v, 25. Auprès du feu, couards tiennent gros termes, Marot, J. V, 43. L'argent par terme [à diverses échéances] recueilly Peu de profit souvent ameine, Marot, III, 30. Qui t'a establi les termes de ta vie ? Montaigne, I, 73. Quand il sera venu au terme de l'aage où je suis, Montaigne, I, 115. Aussitost que l'amour entre aux termes de l'amitié, le desir s'esvanouit, Montaigne, I, 209. Terme vault autant à dire comme borne ; c'est le dieu des confins, Amyot, Numa, 28. Il ne luy restoit plus qu'à coucher l'edict en bons termes, Amyot, Solon, 25. Les femmes grosses enfantoient leurs enfans presque tous defectueux, et n'y en avoit pas un qui vinst à terme, Amyot, Publ. 38. Ce pendant que la bataille estoit en telz termes, on dit qu'il s'apparut en l'air une grande flamme, Amyot, Thém. 29. Luy mesme aussi de son costé estoit bien desplaisant de les voir reduits à si mauvais termes, Amyot, Alc. 49. Dedans le terme du temps qu'il avoit prefix, Amyot, Nicias, 13.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et cat. terme ; du lat. terminus, qui tient au grec τέρμα, borne. Ter-minus est un participe moyen de la racine tar, pénétrer : ce qui va au delà, ce qui limite. Terme est la forme française ; au XIIIe siècle on refit sur le latin termine, qui n'a pas duré.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TERME. Ajoutez :
17Demander terme, demander délai, durée. Lequel est-ce de nous qui, s'il a été pris de court, n'a demandé terme ? Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne. Il demande à ses jours davantage de terme, Malherbe, ib.