« tiédeur », définition dans le dictionnaire Littré

tiédeur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tiédeur

(tié-deur) s. f.
  • 1Qualité de ce qui est tiède. La tiédeur de l'eau.

    Par extension. L'air soufflait des soupirs, il apportait des nues Des tiédeurs, des odeurs, des langueurs inconnues, Lamartine, Joc. IV, 125.

  • 2 Fig. Nonchalance, marque d'activité, d'ardeur, de ferveur. Les passions de la jeunesse ne sont guère plus opposées au sa lut que la tiédeur des vieilles gens, La Rochefoucauld, Réfl. mor. n° 341. Une lâche tiédeur s'empara des courages, Boileau, Lutr. VI. L'amitié a ses moments de tiédeur comme la dévotion, Mme de Puisieux, Ridic. à la mode, p. 186, dans POUGENS. Le talent singulier qu'elle [Mme de St-Julien] a d'animer la tiédeur des ministres, et de les intéresser à faire du bien, Voltaire, Lett. Mme de St-Julien, 21 sept. 1775. Vous nous reprochez de la tiédeur ; mais je crois vous l'avoir déjà dit, la crainte des fagots est très rafraîchissante, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 31 juillet 1762. Je te vomirai, dit l'Écriture, en parlant à la tiédeur ; j'en dirais autant en parlant à la médiocrité je ne sais comment le mauvais choque moins que le médiocre continu, J. de Maistre, cité par SAINTE-BEUVE, Port-Royal, III, 14.

    Au plur. Actes de tiédeur. Que d'infidélités dans tout le cours de ma vie que de tiédeurs et de lâchetés ! Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 449. Objet infortuné de ses tristes tiédeurs, Je dévore en secret mes soupirs et mes pleurs, Lamotte, Inès, II, 1.

HISTORIQUE

XIIe s. Li altre l'arguent et reprenent et dient k'il soffrir ne puient la perece [paresse] de sa tevor, Saint Bernard, 567.

ÉTYMOLOGIE

Tiède.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TIÉDEUR. - HIST. Ajoutez :

XVIe s. Mais quel pouvoir peut estre tel qu'il rende L'air et la terre en concorde si grande ? Et qu'un soleil donne si grand' tiedeur Sur ces sommetz ouvers à la froideur ? Jacques Peletier du Mans, la Savoye (1572), Chambéry, 1856, p. 297.