« traitement », définition dans le dictionnaire Littré

traitement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

traitement

(trè-te-man) s. m.
  • 1Manière d'agir avec quelqu'un, de l'accueillir, de le traiter. Il n'y a point de chat qui soit plus libertin ni plus volontaire que lui [un certain matou] ; j'espère pourtant que je l'arrêterai par le bon traitement que je lui fais, Voiture, Lett. 153. Traitement inhumain, Rotrou, Antig. IV, 1. Rebuté de tant d'indignes traitements qu'on fait à la vertu, Bossuet, Reine d'Anglet. Mais je garde à ce prince un traitement plus doux, Racine, Brit. II, 3. Il [Darius] répétait souvent qu'il aurait sacrifié de bon cœur cent Babylones, s'il les avait, pour épargner à Zopyre le cruel traitement qu'il s'était fait lui-même, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 72, dans POUGENS. Il en est de la patrie comme de ceux qui nous ont donné la vie, dont nous devons endurer les mauvais traitements avec soumission, Rollin, Traité des Ét. liv. v, 3e part. 2. Je ne sais pas pourquoi madame me donne mon congé : je n'ai point mérité ce traitement, Marivaux, Fauss. confid. I, 8. Si ma fille recevait un pareil traitement, je crois que j'en mourrais de douleur, Montesquieu, Lett. pers. 70.

    Bon traitement, mauvais traitement, se dit de la manière dont une femme traite un amant. Jamais mon zèle et ma persévérance N'ont eu de vous que mauvais traitements, La Fontaine, Rich. Acanthe a du mérite, et t'aime tendrement : D'où vient que tu lui fais un si dur traitement ? Molière, Mélic. I, 2.

    Au plur. Mauvais traitements, se dit souvent pour coups, violences, sévices.

  • 2Appointements attachés à un emploi. On n'a pas encore fixé son traitement. Le traitement des officiers de vaisseau n'était pas considérable ; le capitaine de la première classe ne touchait que 4200 livres, Forfait, Instit. Mém. scienc. t. v, p. 273. Un homme comme Gail doit rire dans sa barbe, quand il touche cinq à six traitements, Courier, Lett. à l'Académie.
  • 3Manière de conduire une maladie, à l'effet soit de la guérir, soit d'en diminuer le danger, soit de calmer les souffrances qu'elle cause, soit d'atténuer ou de dissiper les suites qu'elle peut entraîner. Il faut suivre le traitement indiqué. Ne soyez nullement en peine ; il ne faut à mon fils qu'un bon traitement, Sévigné, 23 oct. 1680.

    Traitement moral, ensemble des moyens thérapeutiques tirés de la direction donnée à l'exercice des sentiments et des facultés intellectuelles.

    Fig. Entreprendre le traitement des vices économiques, légués par un long désordre financier, Journ. offic. 19 fév. 1872, p. 1199, 3e col.

  • 4Honneur qu'on rend dans les cours à des personnes de distinction. La république de Venise avait le traitement des têtes couronnées. Il [le prince de Condé] porta si loin les avantages d'un prince de France et de la première maison de l'univers, que tout ce qu'on put obtenir de lui fut qu'il consentît à traiter d'égal avec l'archiduc ; le même traitement fut assuré au duc d'Enghien, et la maison de France garda son rang sur celle d'Autriche jusque dans Bruxelles, Bossuet, Louis de Bourbon. Le prévôt des marchands traita le duc de Tresmes de monseigneur ; M. de Montbazon et les gouverneurs de Paris avaient eu ce traitement, Saint-Simon, 145, 109.
  • 5Repas que le roi faisait donner en certaines occasions aux ambassadeurs ordinaires et extraordinaires, et même aux envoyés. Tel maître d'hôtel du roi fut chargé du traitement de cet ambassadeur, de ce prince.
  • 6 Terme forestier. Se dit de la manière d'aménager, d'exploiter une forêt.
  • 7Nom des opérations qu'on fait subir à une substance pour un objet, soit industriel, soit scientifique. Le petit nombre d'auteurs qui ont écrit sur les mines de fer… ne parlent point des différents traitements de ces mines, Buffon, Hist. min. introd. Œuv. t. VIII, p. 52. Le traitement des soies par le savon, Roard, Instit. Mém. sc. phys. et math. sav. étr. t. II, p. 541.

HISTORIQUE

XVe s. Quand ils furent venus à ladite chapelle, ils se saluerent moult aimablement et festerent grandement ; et après ils entrerent en leur traitement [pour traiter de la paix entre les rois de France et d'Angleterre], Froissart, I, I, 144.

XVIe s. Il en oublioit le boire et le manger et le reste du traittement de sa personne, Amyot, Marcel. 27.

ÉTYMOLOGIE

Traiter ; provenç. tractament ; espagn. trattamiento ; ital. trattamento.