« transmigration », définition dans le dictionnaire Littré

transmigration

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transmigration

(tran-smi-gra-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action d'un peuple, d'une troupe d'hommes qui passe de son pays dans un autre. On voit, par ce que les historiens nous disent du passage des peuples de la Scandinavie sur les bords du Danube, que ce n'était point une conquête, mais seulement une transmigration dans des terres désertes, Montesquieu, Esp. XVIII, 3. J'ai avec moi tant de personnes dont je ne puis me séparer, que ma transmigration devient très difficile, Voltaire, Lett. Laurencin, 24 juin 1767.
  • 2 Terme de l'Écriture sainte. La transmigration de Babylone, le séjour des Juifs à Babylone.
  • 3La transmigration des âmes, le passage des âmes dans d'autres corps selon l'opinion des pythagoriciens. Que dirai-je de ceux qui croyaient la transmigration des âmes, qui les faisaient rouler des cieux à la terre et puis de la terre aux cieux ? Bossuet, Hist. II, 6. Il [Platon] s'étendit sur l'immortalité et sur les diverses transmigrations de l'âme, Barthélemy, Anach. ch. 54. Dans une de ces transmigrations, j'errai pendant quelque temps comme un fantôme léger dans le vague des cieux, Barthélemy, ib. ch. 64.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li quins [le cinquième] aage commença à la transmigration de Babiloine, c'est à dire quant li Juif i furent mené en chaitiveison [captivité], Latini, Trésor, p. 51.

XVIe s. Ils avoient si bien ensemble concerté cette transmigration du roi [François Ier, pris à Pavie] à Naples…, Brantôme, Lannoy. L'objection que font à cette transmigration de corps à un aultre les epicuriens, Montaigne, II, 308. Il est à croire, si c'est [la mort] une transmigration d'une place à aultre, qu'il y a de l'amendement, d'aller vivre avecques tant de grands personnages trespassez, Montaigne, IV, 215.

ÉTYMOLOGIE

Lat. transmigrationem, de trans, au delà, et migrare, aller (voy. MIGRATION).