« vaguer », définition dans le dictionnaire Littré

vaguer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vaguer [1]

(va-ghé), je vaguais, nous vaguions, vous vaguiez ; que je vague, que nous vaguions, que vous vaguiez v. n.
  • 1Errer çà et là, aller de côté et d'autre à l'aventure. Il fut défendu de laisser vaguer des pourceaux dans les rues [de Paris, où un porc avait causé la mort d'un fils du roi], Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. III, p. 206, dans POUGENS.
  • 2 Par extension, n'être pas fixe. Si les couleurs semblent vaguer dans l'air, si elles s'affaiblissent peu à peu, si enfin elles se dissipent, c'est que… le mouvement qui reste dans le nerf… se ralentit, Bossuet, Conn. III, 6.
  • 3 Fig. Il se dit des pensées, de l'esprit qui ne se fixent pas. Celui-là se présente à vous par coutume ou par bienséance, et il laisse vaguer ses pensées sans que vos discours arrêtent son esprit distrait, Bossuet, le Tellier. Laissez vaguer votre imagination, Bossuet, Lett. abb. 176.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XIIe s. Et nos savons ke li maligne espir ki del secunt ciel sont chaüt [tombés], vajent en cest moien ciel ki est entre celui et la terre, ce est l'air, Job, p. 500.

XIVe s. Je dy que chascun de ces deux a sa diverse oppinion, pour ce qu'il vaguent seulement en leurs experimens, et n'ont cure de la juste raison, Lanfranc, f° 15. Met [mets] plusieurs coisinés [coussinets] d'estoupes sous la plieure [du jarret, dans la luxation du genou], afin qu'elle ne puisse vaguer nulle part, Lanfranc, f° 108.

XVIe s. L'isle de Delos, estant auparavant vagante, Montaigne, II, 197. L'esprit humain ne se sçauroit maintenir, vaguant en cet infini de pensées informes, Montaigne, II, 246. Il ne faut pas à mon advis, que le sentiment exterieur vague et rage à son plaisir, comme une chambriere dissolue et mal apprise, Amyot, De la curios. 20.

ÉTYMOLOGIE

Prov. vagar, vaguar, vajar ; esp. vagar ; ital. vagare ; du lat. vagari, dénominatif de vagus.