« vaillant.2 », définition dans le dictionnaire Littré
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vaillant [2]
- Le fonds de bien d'une personne, son capital.
[Condé] a promis et engagé sa foi de prince et tout ce qu'il a de vaillant, de faire donner la paix à Bordeaux
, Patin, Nouv. lett. t. I, p. 334, dans POUGENS.Je suis à vous ; disposez de mes peines ; Car vous savez que c'est tout mon vaillant
, La Fontaine, Jum.Tout le vaillant d'un homme
, Boisguillebert, Dét. de la Fr. Supplém.Adverbialement. Il a dix mille francs vaillant.
Mme la Dauphine avait une fille d'honneur jolie comme le jour ; elle n'avait rien vaillant, comme toutes les Allemandes
, Saint-Simon, 39, 197.Cet homme avait été dans les affaires, et on prétendait qu'il devait plus qu'il n'avait vaillant
, Marivaux, Marianne, 1re part.N'avoir pas un sou vaillant, n'avoir ni bien ni argent.
Mon père Adamaste, un vieillard Qui n'eut jamais vaillant un liard
, Scarron, Virg. III.Fig.
Et le tout en faveur de M. le chevalier Damis, qui n'a vaillant qu'un accent gascon qui vous amuse
, Marivaux, l'Heur. stratag. I, 4.C'est une mine assez commune, et qui n'a vaillant que de la blancheur
, Marivaux, Pays. parv. 4e part.
REMARQUE
Vaillant est un participe archaïque de valoir. Aussi au XVIIIe siècle on hésitait entre avoir vaillant et avoir valant ; la province disait valant ; Paris disait vaillant. C'est Paris qui l'a emporté.
HISTORIQUE
XIIIe s. N'en perdirent vaillant un denier de chose qu'il eussent
, Villehardouin, CLXVI. Et semble qu'il n'ait rien vaillant, Tant li sunt tuit bien defaillant
, la Rose, 6179. Et Jehans n'a pas assés vaillant por paier les dettes c'on li demande
, Beaumanoir, VI, 24.
XVe s. Combien que le roy fust lors son maistre, si avoit-il la pluspart de son vaillant et ses enfanz soubz ledit duc…
, Commines, III, 2.
XVIe s. N'ayants rien en leur vaillant par où se produire, ils cherchent à se presenter par une valeur estrangiere [les plagiaires]
, Montaigne, I, 157. Cesar s'endebta d'un million d'or oultre son vaillant
, Montaigne, I, 313. Ciceron mesme, qui debvoit au sçavoir tout son vaillant
, Montaigne, II, 228. Qui plus qu'il n'a vaillant despend, Il fait la corde à quoy se pend
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Part. présent du verbe valoir. L'ancienne langue a dit souvent vaillissant, et quelquefois vaillance. Le patois normand dit valissance : la valissance d'un sou.