« vente », définition dans le dictionnaire Littré

vente

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vente

(van-t') s. f.
  • 1Échange d'un objet contre un prix en argent. La vente d'une terre. Contrat de vente. Procéder à la vente et adjudication. Aller aux ventes publiques. La vente de ce grand homme [Joseph], la fidélité qu'il garde à son maître, et sa chasteté admirable, Bossuet, Hist. I, 3. La vente est une convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer, Code civ. art. 1582. Les frais d'actes et autres accessoires à la vente sont à la charge de l'acheteur, ib. art. 1593.

    Mettre une chose en vente, faire savoir qu'on veut la vendre.

    Exposer une chose en vente, la mettre à la disposition des acheteurs.

    Ce livre est en vente, il vient d'être publié, on le vend actuellement.

    Une marchandise de vente, de bonne vente, marchandise de nature à être bien vendue.

    Cette marchandise est dure à la vente, le débit n'en est pas aisé.

    Cette marchandise est hors de vente, on ne la vend plus.

    La vente de cette marchandise se passe, le moment de la vendre avantageusement se passe.

    La vente va, ne va pas, se dit quand les marchands ont ou n'ont pas de débit, d'acheteurs.

    Pousser à la vente, faire des efforts pour qu'une marchandise se vende. L'hôtesse poussant à la vente, Béranger, Mad. Grég.

    Le roi de la vente, l'artiste dont les ouvrages se vendent le plus cher, dans une vente d'objets d'art.

  • 2La place publique où l'on vend des marchandises (sens vieilli). Acheter du vin sur la vente.
  • 3 Terme de bourse. Vente à livrer, celle dans laquelle le vendeur est censé posséder les titres au moment où il les vend, par opposition à vente à découvert.
  • 4 Terme d'eaux et forêts. Les différentes coupes qui se font dans un bois, dans une forêt, en des temps réglés. Bourgeau [marchand de bois] me déclara qu'il voulait de moi 1200 francs de dommages et intérêts, comme n'ayant pas coupé assez de bois pour sa vente, Courier, à MM. les juges du tribunal à Tours.

    Asseoir les ventes, marquer le bois qui doit être coupé.

    La partie d'une forêt ou d'un bois qui vient d'être coupée. Tout le bois que j'ai coupé est encore dans la vente.

    Vider, nettoyer les ventes, enlever le bois qui est coupé.

    Jeunes ventes, les ventes dans lesquelles le bois coupé commence à repousser.

    Vieilles ventes, celles où le bois est proche du moment de l'exploitation.

  • 5Lods et ventes, voy. LODS.
  • 6Réunion de carbonari ; section d'une société secrète ; ainsi dite de ce que les conjurés se représentaient comme charbonniers et occupés d'une vente de charbon.

HISTORIQUE

XIIIe s. Je n'apele pas vente don ; Vente ne doit nui guerredon ; N'i afiert graces ne merites, la Rose, 10817. [La couronne] Cent mile mars valoit et plus, à droite vente, Berte, x. Car mon cors estoit moult à douloureuse vente [j'étais dans une situation douloureuse], ib. XLVIII. La vielle ara ja tost de son marchié la vente [sera traitée suivant son mérite], ib. XCVI. Là n'i verrez joiel, tant soit de chere vente, Que je ne vous achate…, ib. CXI. Je ne tenroie pas le [la] vente, s'il ne me plesoit, Beaumanoir, XXXIV, 6. Comme s'il prendent ferme et une vente de bois ou autres marceandises certaines, Beaumanoir, XXI, 30.

XVe s. Avient souvent qu'il enquiert petitement des besoingnes, et s'y boute tel prix, telle vente, Les quinze joies du mariage, 1re joie. Adonc monterent heraulx sur les roussins, et s'en allerent criant par les tentes : Partez, seigneurs chevaliers, partez, si venez conquerre honneur qui est mise en vente, Perceforest, t. I, f° 134. Armez-vous, seigneurs chevaliers, le temps en est, proesse est mise en vente, ib. t. II, f° 122. Le suppliant demande à un pescheur combien il faisoit une vente de poisson qu'il avoit, Du Cange, venta.

XVIe s. On meit Esope en vente avecques deux aultres esclaves, Montaigne, IV, 191. Il y a un puits dans les bois, au triage de la vente aux brebis, Alcrippe, Nouvelle Fabrique des excellents traits de vérité, p. 28.

ÉTYMOLOGIE

Prov. venda ; esp. venta ; port. venda ; it. vendita ; du passif venditus, de vendere, vendre.