« béton.2 », définition dans le dictionnaire Littré

béton

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

béton [2]

(bé-ton) s. m.
  • Nom vulgaire, mais peu usité, du lait trouble et épais contenu dans les mamelles au moment de l'accouchement.

ÉTYMOLOGIE

L'apparence qu'a ce lait lui a fait donner le sens de caillot, qui est dans l'ancien verbe beter, dont voici des exemples : XIIe s. Desoz l'auberc li est le sanc betez [caillé], Bataille d'Aleschans, 715. Del sanc des cors est la terre betée, ib. 5413. Il voient l'eve felenesse, Et tant perilleuse et parfonde, Qu'il n'est riens nule en tot le monde, S'ele i cheoit, ne fust alée, Aussi com en la mer betée [gelée], La Charrette, 3009. XIIIe s. [Il] N'en a laissié prodome dusqu'à la mer betée Qui puisse porter lance ne qui çaigne l'espée, Ch. d'Ant. VII, 115. Beter a une autre signification qui est : mettre un mors, et il vient en ce sens du germanique : anglo-saxon, bætan ; flamand, beeten ; allem. moderne, beizen, faire mordre à la bride. Mais Diez croit qu'on y peut aussi rattacher beter dans le sens de cailler, vu que beizen signifie aussi, par dérivation, exercer une action chimique, corrosive, et qu'on fait cailler le lait par des acides.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. BÉTON. - ÉTYM. Ajoutez : D'après M. Roulin, les objections contre bitumen ne peuvent l'emporter ; c'est le souvenir du bitume employé en guise de mortier à la construction des murs de Babylone qui a prévalu.

2. BÉTON. - ÉTYM. Ajoutez : M. Bugge, Romania, n° 10, p. 145, propose une autre étymologie que l'ancien verbe beter, cailler ; c'est le vieux haut-allem. piost, moyen haut-allem. biest, qui signifie le colostrum ; il aurait fait une ancienne forme beston, devenue béton, comme bétail pour bestail.