« dénûment », définition dans le dictionnaire Littré

dénûment

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dénûment

(dé-nu-man) s. m.
  • Dépouillement des choses nécessaires. Cette famille est dans le dénûment le plus complet. La route avait détruit leur chaussure… ils cachaient avec soin leur dénûment devant leur empereur et se paraient de leurs armes éclatantes et bien réparées, Ségur, Hist. de Napol. VIII, 11. D'abord le vin manqua, puis la bière, même l'eau-de-vie, enfin l'on fut réduit à l'eau, qui souvent manqua à son tour ; il en fut de même pour les aliments, de même pour les autres nécessités de la vie ; et dans ce dénûment graduel le découragement de l'âme suivait l'affaiblissement successif du corps, Ségur, ib. VI, 6.

    Terme de la vie spirituelle. Le dénûment des biens sensibles, disposition contraire au goût et à l'attachement naturel qu'on a pour les objets des sens.

REMARQUE

Au XVIIe siècle, dénûment était rejeté par les puristes ; Bouhours, Nouv. rem. dit : « Dénuement ne vaut rien, ni dans le propre ni dans le figuré ; il n'est pas même français. Il faut avouer néanmoins que les dévots s'en servent ; mais il faut vivre comme eux, et ne pas toujours parler comme eux. » L'historique montre qu'il était bien français.

HISTORIQUE

XVe s. Elles avoient donnez leurs joyaux et leurs habits de si grant cueur aux chevaliers, qu'elles ne se appercevoient de leurs desnuement et desvestement, Perceforest, t. I, f° 155.

XVIe s. Carie de l'os, desnuement avecques perdition de la couverture, Paré, XIII, 1.

ÉTYMOLOGIE

Dénuer.