« efféminer », définition dans le dictionnaire Littré

efféminer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

efféminer

(è-fé-mi-né) v. a.
  • Rendre par les habitudes une homme faible comme une femme. Tout ce qui effémine les hommes, Rousseau, Pologne, 3.

    Il se dit aussi des choses. Efféminer les mœurs. Il prétend que tout autre amour ne peut qu'affadir et efféminer Melpomène, La Harpe, Cours de littér. t. VII, p. 190.

    S'efféminer, v. réfl. Devenir efféminé.

SYNONYME

EFFÉMINER, AMOLLIR, ÉNERVER. Amollir, c'est rendre mou ; énerver, c'est ôter le nerf. Les délices de Capoue amollirent, énervèrent les Carthaginois d'Annibal, mais ne les efféminèrent pas, efféminer signifiant toujours que l'on prend non précisément des habitudes molles ou énervées, mais des habitudes féminines ; ce qui suppose en même temps quelque chose de recherché et d'approchant de la femme.

HISTORIQUE

XIIe s. Trop te laisses tost abaissier, Femenins e effeminez, Qui nen es mais crienz [craint] ne dotez, Benoit de Sainte-Maure, II, 7517. Or si quident [ils pensent] qu'aion perdue La grant valor qu'avum eüe ; Quident effeminez seiom, Senz pris e senz defension, Benoit de Sainte-Maure, II, 8584.

XVe s. Et s'afemina avec ces Cypriennes, femmes du subtil art, qui l'endormirent, Chastelain, Chr. des ducs de Bourg. III, 18.

XVIe s. Trop hanter les femmes effemine la personne, Palsgrave, p. 631. Non les hermaphrodits, monstres effeminés, D'Aubigné, Tragiques, liv. II, Princes.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. efeminar, enfeminar ; anc. espagn. efeminar ; ital. effeminare ; du latin effeminare, de ex, et femina, femme.