« revirer », définition dans le dictionnaire Littré
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revirer
- 1Ancien terme de marine. Virer de bord.
M. le maréchal d'Estrées s'opiniâtra à sortir du Tage par un vent contraire ; cela ne se pouvait faire qu'en louvoyant ; mon vaisseau ayant manqué à revirer, je fus obligé à mouiller près des Cachopes [écueils],
Mém. de Villette, 1677, p. 51, dans JAL.Aujourd'hui, virer de nouveau.
J'avais reviré sur la terre à quatre heures du matin, et je l'aperçus à une lieue et demie au sud-est
, La Pérouse, Voy. t. II, p. 226, dans POUGENS.Fig. et familièrement. Revirer de bord, changer d'opinion, de manière d'agir.
Depuis la mort d'une certaine dame [Pompadour], qui n'aimait pourtant pas les philosophes, le parti jésuitique commence à revirer tant soit peu de bord
, D'Alembert, Lett à Voltaire, 9 juillet 1764. - 2Revirer, au jeu de trictrac, faire une revirade.
- 3Se revirer, v. réfl. Faire un tour sur soi-même.
Cette boule étant fort ronde, il peut arriver que, lorsqu'elle est poussée un peu fort par les deux R et T, elle se revire en pirouettant autour de l'essieu
, Descartes, Météor. VIII.
HISTORIQUE
XIIIe s. Sire, dist-elle, quex noveles ? Qui vous fait ainsinc sospirer, Et tressaillir et revirer ?
la Rose, 16606.
XVIe s. Et quand j'euz bien viré et reviré Dedans mon lict, et beaucoup souspiré
, Marot, I, 356. Comment qu'ils tournent et revirent les paroles de saint Jaques
, Calvin, Inst. 643. Deux mois après on vit bien un autre revire marion [un coup sur la joue] de fortune
, Brantôme, Capit. franç. t. III, p. 214, dans LACURNE. Se revirer contre son ennemi
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Re…, et virer ; provenç. revirar.