« émeri », définition dans le dictionnaire Littré

émeri

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

émeri

(é-me-ri) s. m.
  • Composé naturel d'alumine, de silice et d'oxyde de fer, d'un gris foncé, employé sous forme de poudre pour polir les pierres, les métaux et le cristal ; c'est une variété granulaire du corindon. Pierres d'émeri, le cent pesant payera 100 sous, Tarif, 8 sept. 1664. Le même minerai [un minerai d'aluminium] se retrouve dans les Calabres, au Sénégal, dans l'Archipel grec et dans les environs de Smyrne, où il forme l'émeri, résultat d'une altération métamorphique, Grandeau Et Laugel, Revue des Sciences, 1862, p. 99.

    Flacon bouché à l'émeri, flacon dans lequel les surfaces du bouchon et du goulot sont frottées et polies avec de l'émeri pour que le contact soit plus parfait.

    Potée d'émeri, matière qui tombe en boue de la meule des lapidaires.

    Nom de petites taches noires et dures qu'on rencontre dans certains marbres.

HISTORIQUE

XVIe s. Les morions, les piques des soldars, Et les harnois fourbis de toutes pars, Et l'emery des lames acerées… Une lumiere envoyent dans les cieux, Ronsard, 602.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, lèmeri ; espagn. esmeril ; ital. smeriglio ; du grec σμύρις, σμίρις, émeri. Dans le wallon, l'article s'est confondu avec le mot, comme dans lierre pour l'ierre. Dans l'exemple de Ronsard, l'emery veut dire le poli.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉMERI. Ajoutez : - REM. On le trouve écrit aussi émeril dans la table du Cours de minéralogie de Beudant, Paris, 1858, et dans la table de l'Aide-mémoire d'artillerie de Gassendi, Paris, 1819, 3e col.

HISTORIQUE

Ajoutez : XVe s. Ne porront lesdits wainiers fourbir ne prendre à fourbir à l'emmery espées ne aultre baston, Rec. des monum. inédits de l'hist. du tiers état, t. IV, p. 318.