« jan », définition dans le dictionnaire Littré

jan

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

jan [1]

(jan) s. m.
  • Terme du jeu de trictrac, qui désigne tous les accidents par lesquels on peut gagner ou perdre des points ; les jans sont donc très nombreux. 1° Le petit jan, celle des deux tables sur laquelle on range les dames en commençant la partie ; quand il est plein, on gagne quatre points par coup de dé que l'on peut tenir. 2° Le grand jan, l'autre table. Faire son petit jan, faire son grand jan, remplir toutes les cases dans l'une de ces parties. 3° Jan de retour, le petit jan de l'adversaire quand on y passe ses dames, et qui vaut aussi quatre points par chaque coup de dé que l'on peut jouer sans détruire son plein. 4° Jan de puissance, quand le point amené par le dé porte sur une dame découverte de l'adversaire. 5° Jan qui ne peut, lorsque le point formé par la somme des deux dés portant sur une dame découverte, en décomposant on tombe sur une dame couverte de l'adversaire ; c'est alors lui qui compte les points. Exemple : j'amène 4 et 3, en tout 7 ; avec 7, j'atteins une dame découverte ; mais, par le 3 et par le 4, je tombe sur une de ses dames couvertes : alors les points que j'aurais comptés sont pour lui. On dit plus souvent battre à faux. 6° Jan de trois coups ; c'est lorsqu'en commençant la partie on amène en trois coups de dés les six nombres, 1, 2, 3, 4, 5 et 6. 7° Le jan de deux tables, quand, n'ayant que deux dames abattues, le coup de dé fait battre votre coin par l'une et le coin de l'adversaire par l'autre. 8° Le jan de mézéas, lorsque, votre coin étant pris, sans aucune autre dame abattue de votre côté, vous amenez un as, le coin de l'adversaire étant vide. 9° et 10° Ces deux derniers ont des contre-jans qui comptent pour l'adversaire quand il occupe déjà son coin.

    Par extension, on a donné le nom de jan aux parties du trictrac où ces jans ont lieu : on dit le petit jan, le grand jan, le jan de retour pour la première partie, la seconde, et enfin la première de l'adversaire.

HISTORIQUE

XVIe s. C'est ce que l'on dit que le jan en vault deux, Rabelais, p. 66, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

L'origine est fort incertaine ; mais les livres de trictrac s'accordent à tirer le mot de Janus, qui avait deux ou plusieurs faces. On prétend que ce nom fut employé pour exprimer la diversité des coups qui se présentaient.