« t », définition dans le dictionnaire Littré

t

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

t

(té, ou, dans la nouvelle épellation, te) s. m.
  • 1La vingtième lettre de l'alphabet et la seizième des consonnes. Un T majuscule. Un petit t.
  • 2T final ne se prononce ordinairement que devant les mots commençant par une voyelle ou par une h muette.

    Cependant on le fait sentir même devant une consonne, à la fin de certains mots tels que : accessit, brut, chut, dot, déficit, indult, etc.

    Richelet dit qu'à la fin du sens il faut faire sentir le t de quelque mot que ce soit : allumer un fagot, obliger un ingrat, etc. Cette prononciation, recommandée aussi par Régnier-Desmarais, n'est plus usitée.

  • 3Ti se prononce si, dans certains mots, tels que inertie, prophétie, etc.
  • 4Tien se prononce sien, dans les noms propres terminés en tien : Gratien, Dioclétien, et dans ceux qui désignent de quel pays on est : Vénitien, Vénitienne.
  • 5Le t garde sa valeur propre devant y : Amphictyon, ptyalisme, Titye, etc. Le th, quelles que soient les lettres dont ce digramme est précédé ou suivi, se prononce t : antipathie, Pythie, Scythie, sympathie, Thyeste.
  • 6T euphonique : lorsque le temps d'un verbe terminé par une voyelle est immédiatement suivi des pronoms il, elle, on, et lorsque l'adverbe voilà est immédiatement suivi du pronom il, on intercale un t : Dira-t-on, joue-t-elle, fera-t-il, va-t-il. Ainsi, n'ayant au cœur nul dessein pour Clitandre, Que vous importe-t-il qu'on y puisse prétendre ? Molière, F. sav. I, 1. Voilà-t-il pas monsieur qui ricane déjà ! Molière, ib. I, 1.

    Ce t est étranger à l'ancienne langue, du moins quant à la prononciation. Dans les très hauts temps, il s'écrivait, mais ne se prononçait pas le plus souvent. À la fin du XIIe et au XIIIe siècle, il ne s'écrivait ni ne se prononçait : les vers montrent que l'on disait aime il en deux syllabes, et non, comme nous, en trois syllabes, aime-t-il. Mais la prononciation actuelle était en vigueur dès le XVIe siècle au moins ; car les grammairiens de ce siècle nous apprennent que, bien qu'on écrive aime il, on prononce aime-t-il.

  • 7Dans l'imprimerie et la reliure, T indique la 20e feuille d'un volume.
  • 8 Terme de musique. T sur une partie de chant signifie taille.

    Sur les partitions d'une symphonie il se met quelquefois pour tutti (tous).

  • 9Dans les marques qu'on gravait autrefois sur l'épaule des condamnés, T signifiait travaux ; T. F. travaux forcés.
  • 10Sur les monnaies de France, il indique qu'elles ont été frappées à Nantes.
  • 11Il valait 160 dans les lettres numérales employées chez les Romains, et, surmonté d'un trait, 160 000.
  • 12Se dit de tout ce qui a la forme de cette lettre, voy. .

ÉTYMOLOGIE

Lat. t ; grec, ταῦ, qui est le tau phénicien.