« veto », définition dans le dictionnaire Littré

veto

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veto

(vé-to) s. m.
  • 1Formule qu'employait à Rome un tribun du peuple, lorsqu'il s'opposait aux décrets du sénat ou aux actes des magistrats.
  • 2En Pologne, formule à l'aide de laquelle chaque nonce pouvait, dans la diète, arrêter toute délibération législative. Chaque nonce est le maître de son suffrage ; et, si l'un d'eux prononce le malheureux mot veto, j'empêche, non-seulement l'activité de la diète est suspendue, mais tous les actes qu'elle avait déjà passés d'une voix unanime sont détruits, Condillac, Étud. hist. II, 2.

    Ce droit des nonces se nommait aussi liberum veto.

  • 3Aujourd'hui, refus que fait le chef de l'État de sanctionner une loi adoptée par les chambres. En Angleterre le roi a le veto, le droit de veto.

    Veto absolu, veto suspensif, faculté de refuser définitivement ou temporairement la sanction d'un acte législatif.

    Se dit particulièrement du veto suspensif que la constitution de 1791 accordait au roi.

    Monsieur Veto, madame Veto, noms injurieux que les ennemis du pouvoir royal donnèrent souvent, pendant la Révolution, au roi et à la reine.

    Par extension, chaque chambre a le veto sur l'autre, a le droit de refuser un projet proposé ou approuvé par l'autre chambre.

  • 4 Fig. Opposition. J'y mets mon veto.

ÉTYMOLOGIE

Lat. veto, je défends ; vetare avait donné à l'ancienne langue le verbe veer, très usité. Les journaux commencent à introduire, en parlant des affaires d'Amérique où le président a le veto, le verbe vetoer, opposer le veto.