« engourdir », définition dans le dictionnaire Littré

engourdir

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engourdir

(an-gour-dir) v. a.
  • 1Causer dans un membre une sorte de paralysie momentanée, incomplète. Le froid engourdit les membres. La torpille engourdit la main de ceux qui la touchent. On peut comparer les malheureuses productions de cette espèce à ces jours affligeants de l'hiver, où un brouillard épais, joint à une gelée pénétrante, semble à la fois engourdir et contrister tous les êtres vivants, D'Alembert, Éloges, Crébillon. Je baise bien tendrement vos pattes, et si, je les exhorte à ne se laisser ni brûler, ni engourdir, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 15 oct. 1776.
  • 2 Fig. L'oisiveté engourdit l'esprit. Il se prenait à tout ce qui pouvait engourdir son impatience, Hamilton, Gramm. 11.
  • 3S'engourdir, v. réfl. Devenir engourdi. Le loir s'engourdit pendant l'hiver. Ses membres épuisés s'engourdissent et le cours du fleuve l'entraîne, Fénelon, Tél. IV. Maintenant je m'engourdis avec la nature jusqu'à ce qu'elle renaisse, je ne vis plus, Rousseau, Lett à Mme de Suze, Corresp. t. VI, p. 142, dans POUGENS.

    Fig. Vous vous engourdissez dans le repos. On perd l'habitude de réfléchir comme celle de marcher ; et l'âme s'engourdit et s'énerve comme le corps dans une stupide indolence, Marmontel, Élém. litt. Œuv. t. VII, p. 415, dans POUGENS.

HISTORIQUE

XIIIe s. Les pez out tortz [il eut les pieds torts], nerfs engurdis, Édouard le conf. v. 1937.

XVe s. Et ne fussent lasches ne engourdelis, Mais fors, et preux, et à chiere hardie, Deschamps, Poésies mss. f° 25, dans LACURNE.

XVIe s. Bien est à presumer que Pharamond premierement, puis son successeur Clodion, voyant l'empire en tel desordre, ne demeuroient ce temps pendant engourdis, Pasquier, dans le Dict. de DOCHEZ.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et gourd ; provenç. engordir.