« fesse-mathieu », définition dans le dictionnaire Littré

fesse-mathieu

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fesse-mathieu

(fè-se-ma-tieu) s. m.
  • Terme familier. Usurier sordide ; homme qui prête sur gage. …À votre père il ferait des leçons ; Tête-bleu, qu'il en sait et qu'il fait de façons ! C'est le fesse-mathieu le plus franc que je sache, Boisrobert, la Belle plaideuse. Ma foi, monsieur, ceux qui empruntent sont bien malheureux ; et il faut essuyer d'étranges choses lorsqu'on est réduit à passer, comme vous, par les mains des fesse-mathieux, Molière, l'Avare, II, 1. Vous êtes la fable et la risée de tout le monde, et jamais on ne parle de vous que sous les noms d'avare, de ladre, de vilain et de fesse-mathieu, Molière, ib. III, 5. Adieu, tison d'enfer, fesse-mathieu femelle, Regnard, le Joueur, v, 10.

    Au plur. Des fesse-mathieux, d'après l'orthographe de l'Académie.

HISTORIQUE

XVIe s. À Rennes on l'eust appellé fessematthieu, comme qui diroit batteur de saint Matthieu, qu'on croit avoir esté changeur, Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, ch. 16.

ÉTYMOLOGIE

L'interprétation que donne Noël Dufail de cette locution paraît probable : fesser Mathieu (saint Mathieu passait pour avoir été, avant sa conversion, changeur), c'est battre saint Mathieu, lui tirer de l'argent. D'autres on dit que fesse était ici une altération soit de fait : il fait saint Mathieu, soit de feste : il feste saint Mathieu, soit de face : une face de saint Mathieu.