« flou », définition dans le dictionnaire Littré

flou

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

flou

(flou) s. m.
  • 1 Terme de peinture. Manière légère et fondue, par opposition aux tons durs et secs. Le flou du pinceau.
  • 2 Adj. Léger, gracieux. Un pinceau flou. Dans ce genre flou il faut être d'un fini précieux et enchanter par les détails, Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, p. 301, dans POUGENS.

    On dit en sculpture : plâtre flou ; ciseau flou.

    Adj. En un sens péjoratif, lâchement dessiné. Le pâtre est bien éclairé et de bel effet ; la femme est faible et floue, Diderot, ib. p. 292.

    La Bruyère l'a pris substantivement en ce sens péjoratif. Il sait d'une médaille le fruste, le feloux(sic), ch. XIII.

  • 3 Adv. Peindre flou, peindre d'une manière légère, bien fondue.

HISTORIQUE

XIIIe s. De travail et de peine [elle] fut forment foible et floe, Berte, XXXIII.

XVe s. Item je donne à Jean Lelou, Homme de bien et bon marchant, Pource qu'il est linget et flou, Un beau petit chiennet couchant, Villon, Test. Legs à J. Leloup.

ÉTYMOLOGIE

L'ancienne langue a flo, faible, qui, d'après Diez, vient du flamand flauw. Il est très vraisemblable que flo est cet ancien mot conservé dans la peinture avec une autre nuance. Cependant Scheler se demande si le flou des peintres ne viendrait pas du latin fluidus.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FLOU.
1Ajoutez : Celui qui n'est point parfaitement instruit du lieu où il faut arrêter le contour, et de la forme déterminée des objets, les laisse indécis et les noie dans le flou pour pallier son incertitude, L. Gougenot, Mém. inéd. sur l'Acad. de peint. publiés par Dussieux, etc. t. II, p. 330.

REMARQUE

On l'emploie aussi comme adjectif invariable. Il faut… rebuter les poinçons dont les traits sont affaissés ou altérés, et même ceux qui donnent des marques flou, Manuel de la garantie, 1822, p. 59.