« grive », définition dans le dictionnaire Littré

grive

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

grive

(gri-v') s. f.
  • 1Oiseau dont le plumage est mêlé de blanc et de brun, turdus musicus, L. appartenant au genre merle, turdus. L'abondance des grives est telle alors sur la côte méridionale de la Baltique, que, selon le calcul de M. Klein, la seule ville de Dantzick en consomme chaque année quatre-vingt-dix mille paires, Buffon, Ois. t. V, p. 380.

    Fig. Être soûl comme une grive, être complétement ivre, locution qui vient de ce que, au temps des vendanges, les grives mangent beaucoup de raisin. Il y avait l'autre jour une dame qui confondit ce qu'on dit d'une grive ; et, au lieu de dire, elle est soûle comme une grive, elle dit que la première présidente était sourde comme une grive : cela fit rire, Sévigné, 116.

  • 2Grande grive, ou haute grive, ou grosse grive, la draine, turdus draina, L.
  • 3Poisson de mer (labre paon).

    PROVERBE

    Faute de grives, on mange et, plus souvent, on prend des merles.

HISTORIQUE

XIVe s. Et mangez la grive au diner, W. Biblesworth, dans PALSGRAVE, p. 28.

XVe s. Notre ivrogne, plus saoul qu'une grive partant d'une vigne, Louis XI, Nouv. VI.

XVIe s. Il fait comme les grives, il vit d'air, Oudin, Curios. fr.

ÉTYMOLOGIE

Catal. griva. Origine inconnue. Peut-être une onomatopée, dit Ménage ; c'est aussi l'opinion de Buffon. Génin, Récréat. t. I, p. 140, y voit, comme dans gris, un peu ivre, et pour la même raison, l'ancien français griu, qui signifiait grec. Il y a dans l'ancien français une autre grive qui, signifiant couleuvre, est une altération de guivre, et n'a rien de commun avec l'oiseau.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GRIVE. Ajoutez :

Grive de brou, nom, en Champagne, de la draine.