« hâve », définition dans le dictionnaire Littré

hâve

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hâve

(hâ-v') adj.
  • Pâle, maigre et défiguré. Quoiqu'ils eussent les faces hâves, Il reconnut pourtant d'abord Ceux d'entre eux dont avant la mort Il avait eu la connaissance, Scarron, Virg. VI. Un jeune Égyptien… Arrive accompagné d'une vieille fort hâve, Molière, l'Ét. IV, 9. Enfin les ondes jaunes du Tibre, des marais empestés, des habitants hâves, décharnés et rares…, Voltaire, Princ. de Babyl. 9.

REMARQUE

On a dit aussi havre dans le XVIIe siècle : Voyant ce Tarquitte, Qui de vivre paroissoit quitte… D'une apostrophe seulement Il gracieusa son cadavre, Efflanqué, livide et fort havre, 1re suite du Virg. trav. X. Havre s'était dit auparavant dans le XVIe siècle.

HISTORIQUE

XIIe s. De m'amor soiez maz et haves, Se vos n'iestes jusqu'à ce jor Ceans avoec moi au retor, Chev. au lyon, v. 2576.

XIIIe s. Car là [dans la vieillesse] te convient il aler, Se mort ne te fait desvaler Ou tens de jonesce en sa cave, Qui moult est tenebreuse et have, la Rose, 4538.

XIVe s. Une femme… Have estoit et eschevellée, Desesperance ert [était] appellée, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 7.

XVe s. Ha, Nostre-Dame de Montfort ! Je tremble dent à dent, hareu ! Se j'estoye un droit leu gareu, Si ay-je assez have couleur, Mir. de Ste Geneviève.

XVIe s. Grand vieillard sec, le visage long, très ridé, les yeux havres, la barbe blanche et longue, D'Aubigné, Hist. III, 540. Regard have et hideux, Paré, XXIV, 1.

ÉTYMOLOGIE

Anglo-sax. hasva, desséché, pâle.