« morgue.2 », définition dans le dictionnaire Littré

morgue

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

morgue [2]

(mor-gh') s. f.
  • 1Petite chambre à l'entrée des prisons, où l'on met d'abord les prisonniers, pour donner le temps aux guichetiers de bien les reconnaître. On me conduit au petit Châtelet, où, du guichet étant passé dans la morgue, un homme gros, court et carré vint à moi, la Prison de M. Dassoucy, etc. Paris, 1674, in-12, p. 35.
  • 2 Par assimilation. Entrée de la manche de certains filets.
  • 3Endroit où l'on expose les corps des personnes mortes hors de leur domicile, afin qu'elles puissent être reconnues. La morgue est un endroit situé dans l'enceinte du grand Châtelet, où les corps morts dont la justice se saisit, sont exposés à la vue du public, afin qu'on puisse les reconnaître, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuvr. t. III, p. 221, dans POUGENS. Il extermine en effet ma pauvre Irène ; il prétend qu'elle sera traînée à la morgue, et pendue par les pieds, parce qu'elle s'est tuée étant chrétienne, Voltaire, Lett. Thibouville, 10 nov. 1777.

REMARQUE

Mercier dit morne et non pas morgue : C'est à l'Hôtel-Dieu, c'est à la morne, que l'on aperçoit les nombreuses et déplorables victimes des travaux publics et d'une trop nombreuse population, Tabl. de Paris. Lieutenant de police.

ÉTYMOLOGIE

D'après Ménage, morgue signifie visage, et est le même que morgue 1 : le lieu où l'on reconnaît la morgue, le visage des morts. L'étymologie est bonne, mais à condition que morne de Mercier soit une faute.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. MORGUE. Ajoutez : - REM. La morgue était originairement le second guichet du Grand-Châtelet ; on y gardait les nouveaux prisonniers pendant quelques instants, afin que les guichetiers pussent les morguer à leur aise, c'est-à-dire les dévisager attentivement, et se graver leurs traits dans la mémoire, Maxime du Camp, Rev. des Deux-Mondes, 1er nov. 1857, p. 208.