« pis.2 », définition dans le dictionnaire Littré

pis

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pis [2]

(pî) s. m.
  • 1Poitrine (ce qui est l'ancienne signification, aujourd'hui hors d'usage). Les femmes, plus mortes que vives, De crainte de se voir captives, Et de quelque chose de pis, De la main se battent le pis, Scarron, Virg. dans LE ROUX, Dict. comique. Ledit sieur abbé de Saint-Cyran, après avoir mis la main au pis, promis et juré sur les saints ordres de dire la vérité, Recueil d'Utrecht, p. 23.
  • 2Mamelle d'une vache, d'une chèvre, etc. Ses doigts, tout pleins de lait et plus blancs mille fois, Pressaient les bouts du pis d'une grâce admirable, Molière, Princ. d'Élide, 1er intermède, 1. La grosseur du pis ne constitue pas la bonté d'une vache ; il y en a qui l'ont très petit et qui néanmoins donnent beaucoup de lait, Genlis, Maison rust. t. I, p. 229, dans POUGENS.
  • 3 Terme de boucherie. Partie inférieure du ventre du bœuf dans toute la longueur du dessous de l'animal.

HISTORIQUE

XIe s. Mal seit de cuer qui al piz se couarde, Ch. de Rol. LXXXV.

XIIe s. E les enfanchunetz pendre as meres as piz, Th. le mart. 65.

XIIIe s. Piteusement [elle] fait croi de ses bras sur son pis, Berte, XX.

XIVe s. Un courage vertueux, plein de toute meurté [maturité] en son pis virginal doulcement habitoit, Ménagier, I, 6.

XVe s. Mais je en offre tout justement Ce que en veux payer, sur le pec [en conscience], Rec. de farces p. 145.

XVIe s. Et mettant la main sur le pis, il recommença ainsi, Carloix, II, 9.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, pé ; bourg. pei, sein de femme ; genev. pètre, peitre, gésier, estomac ; prov. peich, peit, piech, pieit, pit, pege ; espagn. pecho ; port. peito ; ital. petto ; du lat. pectus, poitrine.